Comment améliorer et prolonger la productivité des prairies bio
La végétation d’une prairie permanente ou temporaire est en perpétuelle évolution. Des solutions existent pour la préserver, dont le sursemis.
La végétation d’une prairie permanente ou temporaire est en perpétuelle évolution. Des solutions existent pour la préserver, dont le sursemis.
Le vieillissement des prairies est une réalité. Bien sûr, une succession d’événements climatiques (la sécheresse notamment) n’y est pas étrangère. Mais une combinaison de facteurs peut aussi être à l’origine des dégradations. Les exemples sont légion : la pratique d’un surpâturage estival combinée à une sécheresse marquée, la mise en œuvre d’un pâturage de début de printemps sur des sols argileux humides, des apports organiques concentrés sur de mêmes parcelles, ou encore un changement dans le mode d’exploitation (comme un enrubannage précoce substitué par des foins tardifs)…
Pourtant, il existe des leviers d’amélioration. À commencer par des méthodes de sursemis. « Le couvert initial reste en place. On va le renforcer avec des espèces fourragères pérennes. Il s’agit de renforcer ou compléter la flore d’une prairie existante sans détruire le couvert en place. On peut aussi renforcer la productivité du couvert en place avec des espèces annuelles. Le sursemis améliore alors la composition botanique mais les risques d’échecs sont importants. La réussite est par ailleurs liée aux conditions climatiques intervenant après l’intervention », a expliqué Patrice Pierre de l’Institut de l’élevage lors d’une conférence lors du salon Tech & Bio dans la Drôme, le 22 septembre dernier. La rénovation totale de la prairie peut aussi être envisagée.
Les premiers pas du semis direct dans le Cantal
Dans un deuxième temps, Vincent Vigier, conseiller à la Chambre d’agriculture du Cantal et référent fourrages bio en Auvergne-Rhône-Alpes, est revenu sur les premiers pas du semis direct dans le Cantal. Un département confronté, comme beaucoup d’autres, à des sécheresses à répétition. Les enjeux agronomiques sont nombreux : maintenir la capacité de stockage de carbone dans les prairies, augmenter les rendements fourragers des prairies peu productives sans les détruire, découper le feutrage racinaire des prairies de plus de 5 ans et favoriser la vie du sol en introduisant des plantes agressives qui augmenteront le volume racinaire, etc.
Il a ainsi évoqué les différents essais menés en Auvergne. « Si on doit ne retenir qu’une chose, c’est que la vesce est la star. Elle est présente au départ et à l’arrivée et apporte de la protéine. On peut utiliser de la vesce commune en plaine et en montagne, ainsi que de la vesce velue en altitude. »
Et d’ajouter : « afin d’avoir des fibres, mettez du seigle – fourrager, forestier ou grain. Pour du séchage en grange ou au sol, choisissez l’avoine. Ne comptez pas sur les méteils pour faire du rendement. Enfin, pour faire de la place, le fait d’utiliser de gros outils permet d’ouvrir la prairie et laisser la place aux espèces. »