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Capgènes modernise la sélection caprine

L’assemblée générale de Capgènes a été l’occasion de dévoiler ses axes de travail principaux pour l’avenir dont l’intégration de la génomique.

Rénover la génétique, consolider le travail réalisé par l’organisme et entreprise de sélection (OES), intégrer l’essor de la génomique dans les schémas de sélection, s’adapter au nouveau règlement zootechnique européen, autant de challenges pour Capgènes pour les années à venir. Pierre Martin, le directeur de la société implantée à Mignaloux-Beauvoir, dans la Vienne, est positif : « la sélection caprine connaît de grands chamboulements, notamment avec l’arrivée de la génomique, mais nous sommes prêts à faire face et à gérer au mieux ces nouveautés ». En effet, depuis 2007, la France fait partie d’un programme international visant à créer un outil adapté aux caprins. La puce Illumina recense les régions intéressantes des gènes grâce à 54 000 marqueurs qui permettent de caractériser les individus. Ce sont près de 2 000 boucs qui ont servi à constituer une population de référence.

Capgènes est en phase de transition entre génétique et génomique pendant trois ans. La génomique induit plusieurs changements dans le fonctionnement de l’organisme de sélection. En effet, le nombre d’accouplements programmés augmente, passant ainsi de 1 000 en classique à 1 500 en génomique sur l’année 2018. À un mois, le technicien va voir les jeunes boucs pressentis pour la sélection et va effectuer des prélèvements pour le génotypage. Le technicien ne va retenir que les boucs avec un ICC intéressant, à savoir en moyenne 6,6 pour les Saanens et 7,2 pour les Alpins. « Cela nous permettra de mieux gérer les paillettes en limitant les stocks inutiles. Il faut savoir qu’aujourd’hui c’est la moitié des stocks qui est jetée. Demain, avec la génomique cela devrait se réduire au tiers », affirme Juliette Botherel, ingénieure en génomique pour l’organisme de sélection. De plus, ce fonctionnement va permettre de réduire les intervalles entre générations puisque, parmi les jeunes boucs qui n’auraient dû entrer en sélection génétique qu’en 2020, certains sont déjà intégrés dans les schémas génomiques. « Pour l’éleveur, le coût reste le même et nous intégrons la génomique dans la sélection. Cela va engendrer un bond du progrès génétique de 12 à 23 % », déclare Pierre Martin. La génomique permet de travailler sur des critères tels que la fertilité, la longévité, la persistance laitière et la résistance aux maladies, jusqu’ici laissés à la marge de la sélection car difficilement identifiables.

Moderniser le programme de suivi des éleveurs sélectionneurs

Gènes avenir, qui prend la suite de Gènes +, mis en place en 1992, sera détaillé lors du salon Capr’Inov, en novembre. Il s’agit d’un nouveau programme de sélection enrichi d’une offre de services et de solutions proposées aux éleveurs. Ainsi, les chevriers disposent désormais d’un outil informatique pour la gestion des plans d’accouplement, d’IA et de saillies naturelles qui pourra être complété d’un audit fertilité par un technicien. Capgènes se dote notamment d’un nouveau site web et renforce son équipe, notamment sur le fonctionnement du nouveau programme. Les éleveurs sont également encouragés à mieux suivre les filiations. En effet, à l’heure actuelle, seulement 40 % des chevrettes suivies par France conseil élevage sont de parents connus. Capgènes assure que, si le nombre de chevrettes ayant une filiation connue augmente de 20 %, le progrès génétique d’un troupeau serait de l’ordre de 1,7 kg de lait par chèvre et par an. D’autant qu’avoir la connaissance des parents de ses chèvres permet à l’éleveur de mieux gérer les risques de consanguinité et de repérer plus facilement les meilleurs reproducteurs. Les techniciens en sélection sont également gagnants avec ce changement puisqu’une une plateforme de communication va être mise en place. Cet outil informatique permettra de suivre les travaux génétiques sur chaque élevage et de partager les informations entre les techniciens.

Renforcer la synergie entre les opérateurs de la sélection caprine

Le projet Gènes avenir est d’autant plus cohérent dans le contexte actuel avec la mise en place du nouveau règlement zootechnique européen (RZE) et du rapprochement entre France conseil élevage (FCEL) et Capgènes. L’assemblée générale a été l’occasion de signer l’accord-cadre entre les deux partis, renforçant ainsi leur synergie. « L’objectif de cet accord est de définir une stratégie commune dans les différentes régions, en partageant les outils de collecte de données. Le but est toujours de mieux accompagner les éleveurs », expose Jean-Yves Rousselot, éleveur de chèvres des Deux-Sèvres et vice-président des organismes de contrôle laitier. FCEL devient donc membre coopérateur de Capgènes et à ce titre apporte son expertise à l’OES pour la collecte, l’analyse et la valorisation des données. Capgènes devient, de fait, le premier organisme de sélection de France à signer un accord au niveau national. « Au 1er novembre 2018, toutes les lois actuelles sur la génétique seront remplacées par le RZE, souligne François Perrin, président de Capgènes. De ce fait les missions de l’organisme de sélection évoluent et nous devons contractualiser avec les organismes collecteurs de données. Nous faisons également partie de Geneval, pour ce qui du calcul de l’indexation ».

Chiffres clés

Capgènes

200 places en sélection réparties dans trois bâtiments
18 salariés
22 associés coopérateurs et 5 associés non-coopérateurs
600 éleveurs adhérents avec un cheptel de 160 000 chèvres
74 000 inséminations
700 000 doses en stock et 250 000 paillettes prélevées par an (un éjaculat correspond en moyenne à 30 paillettes)
210 à 220 jours de collecte de semences par an
14 races caprines

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