Ces éleveurs de chèvres travaillent avec des salariés
Garder des salariés motivés est un réel défi pour les éleveurs caprins. Trois éleveurs de chèvres témoignent.
Garder des salariés motivés est un réel défi pour les éleveurs caprins. Trois éleveurs de chèvres témoignent.
« J’ai la chance d’avoir une salariée impliquée dans la chèvrerie »
« En 2022, j’ai repris une ferme avec 85 chèvres et la fabrication de pélardon. J’ai passé une annonce sur Facebook et j’ai eu pas mal de candidats. J’ai embauché Amandine, car elle a passé un BPREA et a été assistante vétérinaire. Nous nous sommes très vite bien entendues. Elle a 36 ans comme moi, et elle sait gérer beaucoup de choses sur l’exploitation. Même si elle est à mi-temps et surtout à la fabrication des fromages, elle prend des initiatives. Ça lui est par exemple arrivé d’appeler le vétérinaire pour soigner une chèvre. On échange sur les pratiques et on teste les choses ensemble. Elle s’intéresse au fonctionnement de la ferme et pose des questions. J’ai de la chance, car elle est très impliquée et je peux lui faire confiance. S’il faut faire des heures en plus, elle les fait et, au contraire, si elle veut partir plus tôt, c’est possible. C’est du donnant-donnant. Le mercredi, c’est moi qui suis à la fromagerie, afin de casser sa routine et qu’elle puisse voir autre chose. »
Laetitia Chauchard, fromagère fermière dans l’Hérault
« Nos anciens stagiaires restent quelques années à travailler dans la ferme »
« Je me suis installée seule en 2000. J’ai aujourd’hui 280 chèvres en lactation sur 120 hectares et livre 350 000 litres de lait à Agrial. Adhérente à Capgènes depuis 25 ans, j’élève aussi toutes mes chevrettes pour le renouvellement et la vente de reproductrices. Et j’engraisse tous les chevreaux. Depuis 2004, j’emploie en permanence un salarié à mi-temps, pour tout ce qui touche au matériel, la distribution des fourrages, le paillage et en appoint pour les mises bas, l’engraissement des chevreaux et certains travaux des champs. Depuis 2004, j’ai eu sept salariés à mi-temps, en général des jeunes, après qu’ils ont été stagiaires sur la ferme, comme actuellement, ou trouvés par le bouche-à-oreille, notamment grâce à mon mari qui est commercial à Claas. Ils partent en général au bout de quelques années, pour évoluer, changer de métier ou parce qu’ils déménagent. Tout s’est toujours bien passé. Ce n’est pas un travail compliqué, les conditions de travail sont bonnes, les bâtiments et le matériel récents. Je ne leur demande pas de travailler le week-end, car c’est toujours moi qui fais la traite. Et ils sont autonomes dans leur travail. J’aime seulement que le travail soit bien fait, en temps et en heure et que le matériel soit bien rangé et entretenu. »
Catherine Jolivet, éleveuse de chèvres en Maine-et-Loire
« Nos salariés s’installent avec nous dans le Gaec »
« Nous sommes cinq associés sur le Gaec. Chacun s’est spécialisé sur un atelier : bovin lait, bovin à l’engraissement, grandes cultures et deux sur les 530 chèvres laitières. Nous avons aussi un salarié à temps plein, trois salariés à mi-temps et deux apprentis. Ils sont surtout sur les vaches, car c’est là qu’il y a un besoin de main-d’œuvre, notamment pour les traites. C’est toujours les mêmes, il n’y a pas de gros turnover. Pour l’atelier caprin, il y a deux associés qui se font aider par mon père qui est salarié pendant trois mois pour les caprinages. Prochainement, un des associés va bientôt prendre sa retraite et, potentiellement, l’apprenti devenu salarié devrait s’associer dans le Gaec. D’ailleurs, Hugo, l’associé qui s’occupe des chèvres, était auparavant apprenti pendant cinq ans, puis salarié une année. Nous, ce qu’on aime, c’est de donner leur chance aux jeunes. Il y a un vivier important de non-agriculteurs et, de nos jours, on ne peut pas se permettre de passer à côté. »
Johann Vevert, éleveur sur une exploitation diversifiée en Meurthe-et-Moselle