Environnement
Ce jeudi 28 juillet, jour du dépassement de la Terre 2022
Ce jour n’est pas une bonne journée puisqu’à cette date l’humanité a d’ores et déjà consommé toutes les ressources que la planète peut fournir en une année. Ce jour fatidique ne cesse d’avancer dans le temps.
Ce jour n’est pas une bonne journée puisqu’à cette date l’humanité a d’ores et déjà consommé toutes les ressources que la planète peut fournir en une année. Ce jour fatidique ne cesse d’avancer dans le temps.
L’ONG Global Footprint Network calcule chaque année depuis 1987 le jour où la population mondiale commence à « vivre à crédit » écologiquement parlant. Cette date est calculée à partir d’un rapport entre la consommation annuelle de l’humanité en ressources naturelles (empreinte écologique) et la capacité de régénération de la Terre (biocapacité). L’ONG américaine a même mis au point une méthodologie de calcul pouvant remonter à l’année 1970 parce que le déficit écologique a commencé à se creuser lors de cette décennie. Et le constat est alarmant puisque l’écart ne cesse de se creuser : en 1970, le jour du dépassement avait lieu le 29 décembre ; trente ans plus tard, il intervenait le 23 septembre. Et cette année, il survient donc le 28 juillet, ce qui signifie que pour les 156 jours prochains, l’humanité va vivre en entamant son crédit écologique. Si l’écart se creuse chaque année (à l’exception de 2021 où le jour du dépassement a eu le 30 juillet), une lueur d’espoir s’est néanmoins profilée en 2020 puisque cette année-là le jour du dépassement, et c’était la première fois depuis 1970, a eu lieu le 22 août. Ces trois semaines de répit sont à mettre au crédit de la crise sanitaire qui a engendré un ralentissement de l’activité humaine (économique notamment) planétaire.
La biocapacité de 1,75 Terre
Selon l’ONG, la persistance du dépassement depuis 50 ans signifie que les déficits annuels se sont cumulés en une dette écologique correspondant à 19 ans de régénération planétaire. Le résultat est une dégradation généralisée des écosystèmes et une atmosphère remplie de gaz à effet de serre. Pour renouveler tout ce que l’humanité demande actuellement à la nature, il faudrait la biocapacité de 1,75 Terre. « Si l’humanité retarde le jour du dépassement de 6 jours par an, l’humanité sera en dessous d’une planète avant 2050. Pour suivre la voie préférable du scénario 1,5°C du GIEC, nous devrions faire reculer la date de 10 jours par an » estiment les experts de l’ONG. Aujourd’hui, 3 milliards de personnes vivent dans des pays qui produisent moins de nourriture qu’ils n’en consomment et génèrent moins de revenus que la moyenne mondiale et 8 milliards de personnes, soit 72 % de la population mondiale, vivent dans un pays qui présente un déficit de biocapacité et génère moins de revenus que la moyenne mondiale.
La France, mauvais élève
A l’échelle mondiale, la France fait figure de mauvais élève puisqu’en 2022, la date du 5 mai a correspondu, dans le pays, à son jour du dépassement écologique. Cela signifie que si tout le monde vivait comme les Français, le jour du dépassement de la Terre serait le 5 mai. Du 1er janvier au 5 mai, la population française, par personne, a consommé autant de ressources naturelles que la planète ne n’en renouvelle en une année, par personne. L’ONG Global Footprint Network explique : « Si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait 2,9 Terres pour subvenir aux besoins de tous les habitants. Malgré la taille considérable de la biocapacité de la France, il faut 1,9 France pour régénérer ce que la population française demande actuellement ».