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Carotte : « Attention à l'interprétation des analyses nématologiques »

Josselin Montarry, chercheur Inrae spécialiste des nématodes à kystes, avertit sur les précautions à prendre lors de l'interprétation d'analyses nématologiques en culture de carottes.

Échantillonnage d’un point de prélèvement de sol géoréférencé.
Échantillonnage d’un point de prélèvement de sol géoréférencé.
© Inrae

« En culture de carotte, les analyses nématologiques permettent de quantifier la présence de nématodes dans une parcelle. Même si elles sont fiables, elles doivent cependant faire l’objet de précautions lors de l’interprétation de leurs résultats. Le premier problème des analyses nématologiques est qu’elles ne permettent pas de descendre jusqu’à l’espèce, c’est-à-dire qu’elles ne font pas la différence entre Heterodera carotae (qui attaque la carotte) et Heterodera cruciferae (qui lui n’attaque pas la carotte). Donc dans les régions où seul H. carotae est présent, les analyses sont fiables, mais si les deux nématodes sont présents, alors elles le sont beaucoup moins. Nous avons récemment mis au point au laboratoire un outil moléculaire de diagnostic qui permet de faire la distinction entre ces deux espèces.

Une répartition plus ou moins homogène

Le second problème sur la fiabilité des analyses nématologiques concerne l’échantillonnage. L’échantillon de terre envoyé au laboratoire est presque toujours un échantillon dans lequel ont été 'poolé' différents points d’échantillonnage, pris par exemple sur la diagonale de la parcelle. L’effectif issu de l’analyse est donc une moyenne des différents points, et comme la répartition du nématode à l’échelle de la parcelle n’est pas toujours homogène, on peut parfois avoir des résultats d’analyses qui semblent bizarres. Cette répartition est plus ou moins homogène en fonction de l’âge de la contamination : des parcelles contaminées depuis plusieurs décennies présentent un taux d’infestation très homogène alors que des contaminations récentes se répartissent sous forme de foyers.

Par conséquent, un effectif qui augmente dans une parcelle alors qu’on a appliqué une méthode de lutte peut être dû au fait que le premier échantillonnage est passé à côté d’un foyer de nématodes alors que le second est passé pile dedans. Mais si on a appliqué cette même méthode de lutte sur un nombre important de parcelles, alors le résultat sera fiable. C’est pourquoi, dans le cadre d’essais de recherche, nous réalisons une analyse par point de prélèvement. Dans les sols sableux, on peut aussi indiquer qu’il est préférable de prélever lorsque le sol est humide (tôt le matin en période sèche, ou après un passage pluvieux ou une irrigation) ce qui permet au sol de bien adhérer à la gouge et au prélèvement d’être effectif sur l’horizon 0-20 centimètres. »

Témoignage paru dans Jardins du Littoral n°162

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