Météo agricole
Canari Europe : une application agricole pour mieux s’adapter aux aléas climatiques
Pour aider les filières agricoles européennes à s’adapter au changement climatique, Canari Europe, application web open source de visualisation d’indicateurs agro-climatiques, est désormais en ligne. Elle couvre toute l’Europe et le nord du Maghreb.
Pour aider les filières agricoles européennes à s’adapter au changement climatique, Canari Europe, application web open source de visualisation d’indicateurs agro-climatiques, est désormais en ligne. Elle couvre toute l’Europe et le nord du Maghreb.
Face aux aléas climatiques, Canari (Climate Analysis for Agricultural Recommendations and Impacts) est une innovation technologique permettant au secteur agricole de s'adapter et de prendre les bonnes décisions : vers quel modèle de production et de consommation faut-il tendre? Quelles cultures sont à privilégier ?
La première application web open source de visualisation d’indicateurs agroclimatiques, est désormais en ligne. Elle est disponible en français, anglais, allemand, espagnol et estonien.
Après un lancement réussi de Canari à l’échelle de la France, Canari Europe s’étend à toute l’Europe et au nord du Maghreb. Makina Corpus et Solagro qui l’ont développée expliquent que cette application est dotée d’une haute résolution spatiale et temporelle des données, d’une interface améliorée et d’une puissance de calcul adaptée au grand volume de données et d’utilisateurs.
« Parcours utilisateur intuitif »
Canari Europe se base sur les données Euro-Cordex, un programme soutenu par le Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP) qui vise à organiser et coordonner un cadre international de production de projections climatiques régionales.
Après un premier financement de l'Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour développer Canari à l’échelle de la France, lancée en février 2022 au Sia, Canari Europe a été financée par le fonds d’investissement 2050. Elle bénéficie également de l’appui des partenaires techniques du programme Life AgriAdapt pour faciliter sa diffusion.
Ses créateurs affirment que grâce à un parcours utilisateur intuitif, les utilisateurs bénéficient d’un calcul instantané des indicateurs agro-climatiques :
• sur la période 2021-2050 pour mieux cerner la variabilité à venir des différents paramètres climatiques.
• mais également sur la période 2051-2100 pour envisager les conséquences sur le très long terme.
120 indicateurs prêts à l’emploi
Par ailleurs, les projections sont disponibles de 1985 à 2100 pour 120 indicateurs prêts à l’emploi :
• 40 indicateurs « génériques » : nombre de jours chauds, nombre de jours de gel, évapotranspiration potentielle, etc.
• 80 indicateurs agro-climatiques ou « métiers » : risque d’échaudage précoce (blé tendre), indice de fraîcheur des nuits (vigne), dernier jour de gel printanier (arboriculture), etc.
« Jusqu'à présent, Canari proposait des calculs sur 5 706 points de grille, couvrant la France métropolitaine. C'est désormais 94 220 points de grille qui sont disponibles à travers l'Europe et le nord du Maghreb, soit 16 fois plus ! Malgré la masse de données et la complexité des calculs, l’application s’avère très performante, l’affichage des résultats ne prend que quelques secondes » explique Pauline Millet, cheffe de projet chez Makina Corpus.
Plusieurs scénarios climatiques
Canari Europe offre une approche multi-modèles et plusieurs scénarios climatiques : RCP 4.5 et 8.5, les scénarios établis par le GIEC pour son cinquième rapport, AR5, permettant de modéliser le climat futur. L’application donne également la possibilité aux utilisateurs de modifier librement les paramètres de chaque indicateur proposé : les utilisateurs peuvent calibrer leur demande à leurs enjeux locaux et à leur réalité territoriale.
En France plus de 1 500 utilisateurs ont établi des projections agro-climatiques sur Canari : associations, bureaux d’études, chambres d’agriculture, coopératives agricoles, institutions, les trois quarts sont des professionnels du secteur agricole. « Ce n’est pas un outil magique avec un plan d’adaptation. Il faut accompagner les utilisateurs avec des personnes ressources, des organismes capables de faire connaître l’outil et d’interpréter les résultats. L’adaptation doit être une nouvelle compétence des conseillers agricoles, ce qui requiert des financements et des formations en la matière » conclut Nicolas Metayer, directeur adjoint chez Solagro.