Brics : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?
Les pays des Brics+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les Émirats arabes unis) se sont réunis à Kazan du 22 au 24 octobre 2024. La mise en place d'une bourse de céréales dédiée à ces pays a été accueillie favorablement par les parties prenantes.
Les pays des Brics+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les Émirats arabes unis) se sont réunis à Kazan du 22 au 24 octobre 2024. La mise en place d'une bourse de céréales dédiée à ces pays a été accueillie favorablement par les parties prenantes.
La Russie a proposé la création d'une nouvelle bourse internationale de céréales dédiée aux Brics+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les Émirats arabes unis), lors d'un sommet à Kazan - la 16e édition de ce genre - qui s'est déroulé du 22 au 24 octobre 2024. La raison officielle : « faciliter la mise en place d’un régime transparent et sans risque pour le commerce des produits agricoles, tant entre les pays des Brics qu’avec nos autres partenaires », a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors de l'événement.
« Faciliter la mise en place d’un régime transparent et sans risque pour le commerce des produits agricoles, tant entre les pays des Brics qu’avec nos autres partenaires », a déclaré le président russe Vladimir Poutine.
Lire aussi : Moins de blé dans le pain - comment l’Égypte compte réduire ses importations ?
La Russie, 1er exportateur de blé, et les autres Brics+... des acheteurs
Rappelons que les Brics+ regroupent le plus important exportateur mondial de blé tendre, la Russie, et plusieurs importateurs majeurs, en premier lieu l'Égypte. La Chine et l'Inde constituent certes de gros producteurs de blé, mais doivent souvent recourir aux importations. La Chine est par ailleurs loin d'être autosuffisante en maïs. Le Brésil et l'Afrique du Sud exportent de la graine jaune, mais s'approvisionnent en blé sur le marché international. L'Iran, l'Éthiopie et les Émirats arabes unis sont tous des acheteurs de céréales.
Contourner les sanctions internationales afin d'exporter des céréales russes plus facilement
La création d'une telle bourse est également un moyen de contrer l'influence des pays occidentaux, notamment dans le commerce international de grains, via l'usage du dollar et de diverses plates-formes d'échanges. Elle est également un moyen pour Moscou de contourner les sanctions internationales, consécutives à la guerre en Ukraine, et de faciliter ainsi ses exportations de céréales. D'autres commodités pourraient être concernées par la suite, telles que le pétrole, le gaz ou l'or.
Une bourse dédiée aux Brics+ qui mettrait des années à se mettre en place ?
Le projet a été accueilli favorablement par les autres nations, rapporte un communiqué issu de l'événement : « nous saluons l’initiative de la partie russe d'établir une plate-forme de négoce de céréales au sein des Brics (le Brics Grain Exchange) et de la développer par la suite, en l’étendant à d’autres matières premières ». Néanmoins, si une telle bourse venait effectivement à voir le jour, il faudra se montrer patient. Eduard Zernin, à la tête de l'Association des exportateurs de céréales russes, a expliqué au média Reuters qu'une telle initiative nécessitera « des années de travail préparatoire ».
« Nous saluons l’initiative de la partie russe d'établir une plate-forme de négoce de céréales au sein des Brics », selon le communiqué des Brics+.
