Une météo de début de printemps anxiogène pour la pousse de l’herbe
Après un hiver très contrasté pour le niveau des précipitations, le brusque rafraichissement de la fin mars début avril a ralenti la croissance de la végétation. Le manque d’eau commence à devenir un facteur limitant dans bien des départements.
Après un hiver très contrasté pour le niveau des précipitations, le brusque rafraichissement de la fin mars début avril a ralenti la croissance de la végétation. Le manque d’eau commence à devenir un facteur limitant dans bien des départements.
Ces derniers mois se sont caractérisés par des températures qui n’avaient rien d’hivernales. De décembre à mars, il n’y a eu aucune période de froid intense et dans bien des régions de moyenne montagne, la neige a été quasi inexistante. « L'hiver 2019-2020 a été l'hiver le plus chaud en France depuis le début du XXe siècle. Une douceur remarquable a dominé tout au long de la saison. En moyenne sur la saison et sur la France, la température de 8,2 °C a été supérieure à la normale de 2,7 °C, plaçant l'hiver 2019-2020 au 1er rang des hivers les plus chauds sur la période 1900-2020 devant les hivers 2015-2016 (+2,6 °C) et 1989-1990 (+2,0 °C). » explique un premier bilan réalisé par Météo France. Dans toutes les zones océaniques et même dans bien des zones herbagères du centre de la France, cette douceur exceptionnelle a permis à l’herbe de pousser pratiquement tout au long de l’hiver.
Bilan des précipitations très contrasté
Côté précipitations, d’après le bilan réalisé par Météo France en fin d’hiver, la situation était très contrastée. Si les cumuls de pluie ont souvent été excédentaires de plus de 30 % sur la moitié nord du pays, le volume des précipitations est en revanche déficitaire sur la moitié sud. « Le déficit a atteint 25 % de l'Allier au nord de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées hormis sur le relief. Du Massif central et de l'ouest de Rhône-Alpes aux régions méditerranéennes ainsi que sur le sud de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées, les cumuls ont été déficitaires de plus de 30 %, voire de plus de 70 % sur les Pyrénées centrales, de l'est du Languedoc-Roussillon à la moyenne vallée du Rhône et aux Alpes du Sud ainsi qu'en Corse.» indique Météo France.
Fonte du stock d'herbe sur pied
Favorisée par cet hiver exceptionnellement clément, la végétation avait pris de l’avance sur le calendrier habituel et mi-mars, elle était, selon les départements, en avance de 15 jours à trois semaines. Les fortes gelées des derniers jours de mars et de début avril sont venus freiner cette avance avec un vent de nord à nord est qui a littéralement asséché la surface du sol. En cette seconde semaine d’avril, l’arrivée des premières chaleurs vient compliquer la situation en particulier dans tous les départements où il n’a pratiquement pas véritablement plu depuis la mi-février. Comme le synthétise la carte ci-joint cela concerne une grosse partie du Massif Central et du pourtour méditerranéen ainsi que certains départements du sud-ouest. Certes il peut encore pleuvoir -et il faut l’espérer ! – mais après déjà deux campagnes fourragères particulièrement compliquées qui ont réduit à zéro le niveau des stocks dans bien des exploitations, le chaud soleil de cette première quinzaine d’avril est analysé avec une certaine appréhension par bien des éleveurs qui voient leurs stocks d’herbe sur pied se réduire de jour en jour.