Un chantier de fauche collectif
À la Cuma La Romaine, les adhérents qui engagent des surfaces dans un chantier fauche géré collectivement partagent le travail et les risques. Une organisation qui pousse tout le monde à travailler le mieux possible.
À la Cuma La Romaine, les adhérents qui engagent des surfaces dans un chantier fauche géré collectivement partagent le travail et les risques. Une organisation qui pousse tout le monde à travailler le mieux possible.
Les adhérents de la Cuma La Romaine, dans le Maine-et-Loire, ne sont plus concurrents pour l’utilisation du matériel de fenaison mais partenaires dans des chantiers de fauche collectifs. Boris Drapeau président de la Cuma et éleveur de bovins allaitants en race charolaise, nous explique qu'un groupe d'adhérents a poussé loin l’entraide et la mutualisation.
« Il y a quatre ans, au moment du renouvellement de la faneuse, nous nous sommes posé la question de la taille de l’outil dans lequel nous devions investir, avec bien sûr la contrainte que tout le monde veut toujours faner entre 11 heures et 15 heures… Nous avons alors décidé de mettre en place des chantiers collectifs », explique Boris Drapeau. L’entraide est au cœur de ce fonctionnement.
Concrètement, quand une fenêtre météo favorable est annoncée, un SMS est envoyé aux 14 adhérents du groupe fauche. Les éleveurs intéressés se réunissent le jour même pour faire le point sur les surfaces engagées et l’organisation. Le salarié de la Cuma fauche, avec une faucheuse de 6 mètres. « Le fanage est réalisé par deux personnes par jour, une par faneuse, et les éleveurs concernés enchaînent les parcelles, sans changement de chauffeur ni de tracteur. Nos deux faneuses, une de 8 toupies de 8,8 mètres et une de 10 toupies de 10,8 mètres permettent de faner 80 à 90 hectares par jour. Il faut que la faucheuse devant soit efficace ! » Le jour suivant, ce sont deux autres membres du groupe qui fanent, etc. Le jour de la récolte, tout le monde est présent pour andainer et presser.
Le foin mouillé est partagé
« Dans notre région, beaucoup d’éleveurs sont comme moi, en individuel. Avec ce système d’entraide, sur quatre jours de chantier de fenaison, nous ne sommes mobilisés que deux journées. Nous tenons aussi compte des contraintes de chacun. Les éleveurs allaitants font les horaires un peu décalés pour que les éleveurs laitiers soient sur leur exploitation pour la traite par exemple. Les surfaces en légumineuses sont prioritaires. »
Il est possible d’utiliser le matériel de la Cuma en dehors du chantier collectif, mais la priorité va au groupe. « C’est un fonctionnement difficile à mettre en place. Il faut accepter de ne pas forcément intervenir sur ses propres surfaces. Depuis deux ans, nous allons plus loin en mutualisant les pertes de récolte en cas d’intempéries. Si du foin est mouillé, il est partagé entre tous ceux qui ont engagé des surfaces dans le chantier collectif, en fonction de la surface engagée. Notre groupe fonctionne mieux, tout le monde y met du sien. On travaille dans l’intérêt de tous pour que la récolte soit de bonne qualité et faite dans les temps. »