Essai New Holland Pro-Belt 165 Elite - Une presse à balles rondes à la densité et au débit de chantier remarquables
Charly Macé, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles à Fontaine-le-Pin, dans le Calvados, a réalisé 1 500 balles rondes avec la presse Pro-Belt 165 déclinée ici en finition haut de gamme Elite. Il a été particulièrement séduit par les performances de cette machine de dernière génération.
Charly Macé, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles dans le Calvados, a réalisé 1 500 balles rondes avec la presse à chambre variable New Holland Pro-Belt 165.
New Holland est reparti d’une feuille blanche pour développer sa presse à balles rondesPro-Belt, avec l’objectif de gagner en débit de chantier par rapport aux modèles Roll-Belt, tout en conservant un niveau de densité allant jusqu’à 140 kg/m3 en paille. Les mesures réalisées en paille d’orge avec la Pro-Belt 165 essayée confirment les promesses : le poids moyen s’élève à 234 kg pour des balles de 130 cm de diamètre, soit 146 kg/m3. Cette machine, conçue pour les gros faiseurs et commercialisée depuis 2022, est de conception plus robuste et plus simple que les Roll-Belt. Elle compte deux chaînes d’entraînement en moins et seulement trois rouleaux dans sa chambre de pressage (six sur les Roll-Belt). Ses quatre courroies sans fin vulcanisées sont, elles, plus épaisses.
La Pro-Belt embarque un bloc électrohydraulique contrôlant l’ensemble des fonctions avec seulement deux distributeurs à double effet. Le premier pilote la porte arrière, tandis que le second gère le relevage du pick-up, l’actionnement de la trappe de décompression et les couteaux sur les versions CropCutter. Le liage filet est le seul mécanisme disponible. Son principe d’injection forcée par un bec de canard est largement éprouvé sur les presses à balles rondes New Holland. Le modèle testé bénéficie d’un capteur d’humidité, un équipement indispensable selon Charly Macé, afin d’arrêter le chantier si la récolte n’est pas suffisamment sèche.
Les plus
Débit de chantier et densité
Serrage et finition des balles
Convivialité du terminal
Les moins
Chargement du filet
Visibilité sur le déroulement du filet
Absence d’une plateforme ou d’un marchepied à l’avant
Dans la paille d’orge au rendement de 5 à 6 t/ha, la Pro-Belt 165 avale fort. Quasi réglée à la pression maximale de serrage (150 bars sur 160 maxi), elle confectionne des balles bien denses et bien enroulées dès le noyau. Son accélérateur de flux est très efficace et régule bien l’entrée de la matière dans la chambre de pressage. Il garantit la formation de belles balles, même derrière notre moissonneuse-batteuseClaasLexion 750 réalisant des andains pointus. La presse New Holland évolue entre 10 et 15 km/h derrière la coupe de 9 m. Derrière celle de 6 m, elle atteint sans souci les 20 km/h et j’ai même fait des pointes à 25 km/h. La difficulté est qu’avec de gros andains et des balles de 125 à 130 cm de diamètre, la chambre se remplit vite et impose de s’arrêter très souvent pour lier et éjecter. Je préfère travailler entre 10 et 15 km/h pour davantage de confort et préserver la mécanique.
Avec une première coupe de foin récoltée mi-juillet, les andains sont bien fournis, mais ils ne freinent pas la presse. La Pro-Belt les engloutit sans broncher et c’est plutôt le tracteur de 170 ch qui accuse parfois le coup. Je suis une fois de plus impressionné par la performance du pick-up, que je n’arrive pas à mettre en défaut, même en roulant vite en virage ou en recoupant des andains. Pour le foin, j’ai programmé un noyau mou de 60 cm de diamètre avec une pression de serrage de 30 bars, puis de 140 bars entre 60 et 130 cm. J’avance entre 13 et 16 km/h et les balles sont toujours aussi bien formées et bien liées. Le débit de chantier moyen mesuré est de 61 balles par heure avec un temps de 14,5 secondes en foin et 15 secondes en paille pour lier, éjecter et refermer la porte de la presse. La différence s’explique par l’application de 2,5 tours de filet en foin, contre 3,25 en paille, afin que les balles se tiennent mieux.
Le liage filet fonctionne parfaitement : aucun raté sur les 1 500 balles réalisées, même à la suite des changements de rouleau. Les balles sont bien finies et bien recouvertes sur les bords. Pour faciliter la conduite, j’ai programmé un premier bip à 10 cm du diamètre final et un second correspondant au lancement automatique du liage. La présence d’une transmission à variation continue sur le tracteur New Holland T7-210 est vraiment appréciable au pressage, car il suffit de lever le pied de la pédale d’accélérateur pour stopper l’avancement. Pas besoin de sauter sur la pédale de frein ! Mon principal reproche porte sur le stockage et le remplacement des bobines de filet. Il faut en effet être assez costaud pour enfiler le rouleau dans la barre de maintien à l’avant de la presse. De plus, le stockage à l’avant, au-dessus, du mécanisme de liage est vraiment trop haut. Non seulement, il faut forcer pour y placer la bobine de réserve, mais aussi pour la redescendre au niveau du mécanisme de liage.
La presse Pro-Belt se décline en deux modèles : 165 et 190, confectionnant respectivement des balles rondes de 90 à 165 cm de diamètre et de 90 à 190 cm. Elle est disponible avec l’ameneur rotatif SuperFeed à étoiles simples, ainsi qu’en version CropCutter à étoiles doubles associées à un système de coupe donnant la possibilité de travailler avec 0 ; 11 ; 13 et 25 couteaux. Cette machine, systématiquement Isobus et uniquement disponible en liage filet, est proposée en trois finitions : Smart, Deluxe et Elite. L’entrée de gamme reçoit des pneus 500/55 R20 et se contente du graissage manuel. Le pack Deluxe comprend une centrale de graissage automatique et donne accès en option à des pneus 620/40 R22.5, au capteur d’humidité et à des feux à LED sous les capots pour la maintenance. Ces derniers équipements intègrent d’office la finition Elite.
La chaîne cinématique de la Pro-Belt est plutôt simple. Le boîtier principal, d’une puissance admissible de 210 ch, est doté de deux sorties pour limiter le nombre de chaînes (deux de moins que les presses Roll-Belt). Le pick-up et le rotor ameneur de 520 mm de diamètre sont entraînés du côté droit. Les quatre courroies, le rouleau porteur et les deux rouleaux de démarrage en face avant de la chambre de pressage, sont, eux, animés depuis le flanc gauche. Cette machine bénéficie en série de deux rouleaux d’entraînement supérieurs pour les courroies. Elle dispose aussi en standard d’une trappe de décompression limitant les risques de bourrage. Monté sur parallélogramme, ce volet actionnable hydrauliquement, suspendu à l’avant et à l’arrière, supporte les 25 couteaux du système de coupe des versions CropCutter. Il est équipé d’un capteur mesurant la charge et avertissant le chauffeur en cas de surcharge, afin qu’il réduise l’allure pour éviter les bourrages, mais aussi maintenir une bonne qualité de coupe lorsque les couteaux sont engagés.
Équipé d’un pare-vent à rouleau, le pick-up MaxiSweep de 2,35 m de large à cinq barres porte-dents compte deux chemins de cames et un palier central. Il se caractérise par l’utilisation de dents Rigiflex montées individuellement sur silentbloc, annoncées deux fois plus rigides que les doubles peignes à ressorts en spirale, pour bien absorber les gros volumes de fourrage. Ce ramasseur se distingue également par la présence de deux vis de recentrage de chaque côté et d’un accélérateur de flux. Ce dernier, optionnel sur les finitions Smart et Deluxe, est monté sur le même arbre que les vis de recentrage supérieures. Conjuguée au travail des quatre vis de recentrage, son action garantit une alimentation de la chambre de pressage sur toute sa largeur. Le pick-up, réglable en hauteur à l’aide d’une manivelle, reçoit des roues de jauge fixes (pivotantes en option), qui restent en place pour les trajets routiers.
L’interface pour gérer la presse sur le terminal Isobus est vraiment intuitive. Tout est bien compréhensible et il suffit d’un appui prolongé sur le paramètre choisi pour le modifier. Le diamètre des balles, la pression de serrage et le nombre de tours de filet programmés sont bien lisibles en haut de l’écran. Il manque peut-être un capteur (disponible en option) sur la rampe d’éjection ou une caméra pour être sûr que la balle est bien sortie, car le gabarit imposant de la Pro-Belt cache la visibilité vers l’arrière. Le pilotage TIM du tracteur par la presse n’est pas disponible, mais New Holland propose sa propre solution baptisée Intellibale. Cet automatisme fonctionne uniquement avec les tracteurs du groupe CNH équipés de la technologie Isobus classe 3 et d’une transmission à variation continue (AutoCommand et CVX) ou à double embrayage (Dynamic Command et Active Drive 8).
Faciles à ouvrir, les capots en matériau composite dégagent bien l’accès pour l’entretien et ne retiennent pas trop la saleté. La Pro-Belt bénéficie en standard de l’huilage automatique des chaînes paramétrable individuellement. Certes, le modèle essayé en finition Elite dispose du graissage automatique, mais je regrette qu’il reste encore un nombre important de graisseurs à faire manuellement, même si ceux-ci ont des intervalles d’entretien plus longs. Point positif : les roulements des rouleaux sont placés à l’extérieur de la chambre et donc bien accessibles.