Restrictions d’usage pour certains antibiotiques
Pour préserver les possibilités de traitement en santé humaine, un décret vient d’établir une liste d’antibiotiques dits « d’importance critique » (AIC) dont l’utilisation est restreinte depuis le premier avril dernier pour les productions animales. Il s’agit des céphalosporines de troisième et quatrième génération (ceftiodur) ainsi que des fluoroquinolones (en « -oxacine »), sachant que la liste de ces AIC est encore susceptible d’évoluer dans les mois à venir.
Désormais, le recours aux AIC est interdit pour la prévention des maladies, mais il est possible pour un usage curatif ou métaphylactique (animaux sains, mais présentant une forte présomption d’apparition de la maladie lié à un contact étroit avec des animaux malades).
Cette prescription en élevage d’un médicament contenant une ou plusieurs substances AIC est désormais subordonnée à la réalisation d’examens préalables réalisés par un vétérinaire et donc à la charge des éleveurs. Le premier est l’examen clinique effectué par le vétérinaire prescripteur ou l’examen nécroscopique effectué à sa demande, ainsi qu’une analyse du contexte épidémiologique. Le second est un examen complémentaire visant à identifier quelle est la souche bactérienne responsable de l’infection à partir d’un échantillon prélevé par le vétérinaire prescripteur ou à sa demande, sur un ou plusieurs animaux vivants ou morts. Le troisième examen doit permettre de démontrer via un antibiogramme que la bactérie identifiée comme étant la cause de la maladie est bien sensible à l’antibiotique que l’on envisage d’utiliser.
Toutefois, ce nouveau décret précise qu’il est possible de déroger aux examens demandés ci-dessus dans deux cas de figure. D'une part, s’il s’agit d’un cas aigu d’infection bactérienne pour laquelle un traitement avec d’autres antibiotiques serait insuffisamment efficace. Dans les quatre jours qui suivent la prescription, le traitement doit alors pouvoir être réajusté en fonction de l’évolution du contexte clinique et épidémiologique et d’éventuels résultats d’examens complémentaires. Le second cas de figure est lié à la présence de résultats d’examens complémentaires effectués depuis moins de trois mois pour le même animal ou des animaux au même stade physiologique présents sur le même site et extériorisant la même pathologie.