Quantifier les émissions de méthane par les différentes catégories de bovins viande
Un programme de recherche a été lancé en Pays de la Loire pour quantifier les émissions de méthane de différentes catégories de bovins viande, selon plusieurs types de rations.
Un programme de recherche a été lancé en Pays de la Loire pour quantifier les émissions de méthane de différentes catégories de bovins viande, selon plusieurs types de rations.
« La région Pays-de-la-Loire participe pour une bonne part à la production de viande bovine en France. De ce fait, l’enjeu de l’évaluation et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et en particulier de méthane (principal gaz émis par les bovins), est important. Malheureusement, nous manquons de références en termes de valeurs de méthane émis. C’est pourquoi, avec le soutien financier du département de la Vendée, un programme d’études est lancé sur la ferme expérimentale des Etablières, basée à la Roche-sur-Yon, en Vendée. Son objectif est de produire des références quant aux émissions de méthane de différentes catégories de bovins viande Charolais, alimentées avec des rations caractéristiques du département vendéen », expose Bertrand Deroche, ingénieur bovin viande à l’Institut de l’élevage.
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Plusieurs outils existent pour quantifier les émissions de méthane. L’utilisation de GreenFeed, analyseur d’air couplé à un distributeur automatique de concentrés, a été retenue. Contrairement à la chambre respiratoire qui constitue la méthode de référence (1’animal placé dans une cage complètement close et fixe), le GreenFeed est mobile (bâtiment, pâturage), permet de mesurer plusieurs animaux par jour et son coût de fonctionnement est davantage abordable.
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Acquérir des références
Pour 2021 et 2022, l’objectif est d’acquérir des références d’émissions de méthane pour plusieurs catégories d’animaux de race Charolaise (génisses de renouvellement, vaches en production au pâturage, jeunes bovins et vaches de réformes) alimentés avec différents types de ration.
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Dans un second temps (2022), un essai sera réalisé pour tenter de réduire les émissions de méthane à partir de l’ajout d’un additif alimentaire. « D’autres pistes existent pour limiter les émissions de méthane. Au niveau par exemple de la conduite de l’élevage, en réduisant l’âge au vêlage pour passer d’un âge au premier vêlage de trois ans à deux ans. La génétique représente une autre possibilité pour arriver à sélectionner des animaux potentiellement moins émetteurs ou encore l’alimentation, en utilisant des rations plus riches en amidon. »
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Principe du Greenfeed
Lorsque l’animal présente sa tête à l’intérieur de la machine, il est identifié à partir d’une boucle. Une petite quantité précise de concentrés lui est distribuée à intervalle de temps prédéfini. L’intérêt étant de maintenir l’attractivité de l’animal pour qu’il conserve sa tête dans la machine au minimum 3 minutes. Les gaz éructés sont ainsi aspirés par l’appareil et le volume d’air est mesuré par un anémomètre intégré. Un collecteur va quant à lui analyser de la concentration en gaz émis par l’animal. Au final, la quantité émise de gaz est déterminée sur de courtes durées et à différents moments de la journée. Cet outil dispose d’une bonne estimation des émissions totales d’un bovin, notamment parce que près de 90 % du méthane est émis au niveau de leur bouche.