Portes ouvertes : plus de 1 300 visiteurs à la ferme de Thorigné d’Anjou
Jeudi 16 mai dernier, la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou a ouvert ses portes pour présenter les résultats des nombreux travaux de recherche qu’elle a conduits ces dernières années autour de la production de viande bovine biologique. La fréquentation de cette journée a dépassé les prévisions des organisateurs, puisque plus de 1300 visiteurs se sont déplacés à cette occasion.
Jeudi 16 mai dernier, la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou a ouvert ses portes pour présenter les résultats des nombreux travaux de recherche qu’elle a conduits ces dernières années autour de la production de viande bovine biologique. La fréquentation de cette journée a dépassé les prévisions des organisateurs, puisque plus de 1300 visiteurs se sont déplacés à cette occasion.
« La recherche appliquée, c’est un état d’esprit. Et toute l’équipe de la ferme de Thorigné d’Anjou le possède ». Ancien directeur - de 1998 à 2017 - Jean-Paul Coutard était présent, le 16 mai, à l’occasion des portes ouvertes de cet outil expérimental. Et il semble bien que l’état d’esprit de la recherche appliquée ne l’ait pas encore quitté, lui non plus : sept ans après sa prise de retraite, Jean-Paul Coutard a présenté une conférence sur la conduite économe des vaches allaitantes en hiver, aux côtés de l’actuel directeur de la ferme, Julien Fortin.
Au-delà de la bio et de la production viande
Créée en 1998, sur une idée « assez décoiffante » de la chambre d’agriculture du Maine et Loire « une ferme en viande bovine, 100 % bio, 100 % autonome », se souvient Marc Colas, élu instigateur du projet-, la ferme de Thorigné d’Anjou a désormais vingt-cinq ans. Originaux et innovants en 1998, les thèmes abordés sont aujourd’hui au cœur des enjeux de l’agriculture (et pas uniquement de la bio) : autonomie, préservation de la fertilité des sols, biodiversité, bas carbone, sobriété, cohérence avec le milieu, rentabilité, adaptation aux marchés…
« Ce sont des thématiques qui intéressent beaucoup les agriculteurs », commente Delphine Breton, chargée de mission viande bovine à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, croisée parmi les visiteurs. « Ici, les projets de recherches sont toujours menés sur le long terme, au moins trois ans, les résultats sont solides, l’équipe est impliquée et elle a la volonté d’aller vers différents partenaires. En plus, les portes ouvertes n’ont lieu que tous les cinq ans : il y a donc beaucoup de résultats à présenter ».
Agronomie et production animale
« C’est une recherche intelligente, qui a du sens, l’agriculture en a besoin », estime pour sa part Yannick Lautrou, enseignant en zootechnie à l’ESA Angers, lui aussi visiteur avisé de la ferme expérimentale. « Ici, ils allient l’agronomie et la production animale, c’est leur signature depuis le début », poursuit Jean-Jacques Bertron, responsable de projets viande bovine à l’Institut de l’élevage.
Combinées avec une très bonne communication à travers différents canaux et réseaux, ces thématiques ont attiré la foule ce 16 mai, dépassant les prévisions des organisateurs. Et même si la ferme de Thorigné est en production viande bovine et en bio, les profils des visiteurs étaient bien plus larges et diversifiés, certains venant même de régions éloignées.
« Ici, ils osent »
Comme l’ont souligné Benoit Arthus et Denis Laizé, les deux élus de la chambre d’agriculture responsables de la ferme, l’une des grandes forces de l’équipe de la ferme de Thorigné, c’est « d’oser » certaines recherches, de se poser toutes les questions, de « ne rien s’interdire ».
Aux côtés des thématiques « classiques » de l’adaptation des prairies au changement climatique, ou des finitions économes des animaux, plusieurs sujets assez disruptifs ont ainsi été présentés comme le pâturage d’hiver, le bale grazing, la suppression de l’alimentation minérale sur certains lots d’animaux, le croisement avec l’Angus pour finir des animaux à 24 mois… Autant de sujets toujours très bien référencés, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir durant les prochaines semaines.
Carte d’identité
La ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou est conduite en AB depuis sa création en 1998. Elle compte 145 ha de SAU, dont 58 en prairies permanentes et 51 en prairies temporaires. Chaque année, 80 femelles de race limousine sont mises à la reproduction. La plupart des produits sont engraissés sur place, avec notamment des productions de bœufs croisés Angus ou pur limousin.
Une SARL à 12 actionnaires
La ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou a été mise en place en 1998, à l’initiative de la chambre d’agriculture du Maine et Loire. L’actionnaire majoritaire est toujours la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, mais la ferme est cogérée avec 11 autres actionnaires : Institut de l’élevage, Itab, Seenovia, Innoval, ESA Angers, CAPL, Terrena, Ter’élevage, Crédit agricole Anjou Maine, Bovineo et Groupama.