Phrases testament
Il est toujours cruel d’apprendre le décès d’un homme dans la force de l’âge. Les idées de Xavier Beulin, on aimait ou on aimait pas, mais l’homme ne pouvait laisser indifférent. Le simple fait d’avoir été orphelin de père à 17 ans, puis d’avoir réalisé en autodidacte le parcours que tout le monde lui connaît impose le respect. Sa double casquette de président de la FNSEA et du groupe Avril lui a valu moult critiques. Mais, comme le confirment nombre de ses collaborateurs, derrière l'image d'agrobusinessman froid qu’ont voulu lui coller ses détracteurs, il y avait surtout de réelles qualités humaines.
Participant régulier des différentes assemblées générales et congrès des fédérations du bétail et de la viande, on le voyait pianoter sur sa tablette tout en gardant une oreille attentive. Ses discours étaient ensuite proférés sans notes, les yeux en permanence rivés sur son auditoire. Un vrai talent d’orateur et une remarquable aisance pour exposer clairement ses idées dans un français parfait.
Nouvelle donne
Dans son dernier ouvrage(1) paru début janvier, qui est aussi son testament, il résumait en quelques phrases les prochains travaux à mener pour les différents responsables agricoles. « Le modèle sur lequel nous avons vécu doit être adapté à une nouvelle donne économique, sociale et sociétale. Toute l’agriculture vit déjà cette mutation. Il faut en définir le cadre. C’est l’un de nos plus grands chantiers pour les prochaines années. »
(1) Notre agriculture est en danger. Ce qu’il faut faire, Editions Tallandier