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Sébastien Cluzel, secrétaire général du herd-book Charolais
« Nous défendons un modèle ouvert et partenarial »

Deux organismes de sélection sont reconnus en race Charolaise. Le herd-book Charolais poursuit son travail d’accompagnement des éleveurs. Il défend le modèle d’un système qui permettra aux éleveurs de garder la main sur l’orientation de la race.

Sébastien Cluzel est éleveur de Charolaises dans le Puy-de-Dôme et secrétaire général du herd-book Charolais.
© S. Bourgeois
Gènes Diffusion a obtenu ce 8 août la reconnaissance d’un nouvel organisme de sélection en race Charolaise : Charolais +. Que va-t-il se passer maintenant pour les éleveurs ?
Sébastien Cluzel - "Un nouveau paysage s’impose à nous. À l’application du nouveau règlement zootechnique de l’Union européenne, il y aura deux populations, avec pour l’instant deux gestions complètement séparées entre Charolais France et Charolais +. Un certain nombre de points pratiques restent à éclaircir d’ici le printemps prochain. On peut déjà expliquer que tout animal inscrit dans un des deux livres ne rentrera pas automatiquement dans l’autre livre. Le Règlement zootechnique européen est clair sur ce point. Cette décision relève du choix de l’éleveur. Ce dernier aura la liberté d’inscrire son animal dans un ou deux livres, s’il adhère aux deux structures, ce qui revient à multiplier les charges de l’éleveur dans un contexte économique déjà difficile."
Il n’a donc pas été possible de trouver une solution pour maintenir l’unité raciale, avec une gestion commune du Livre entre les deux organismes de sélection, comme en race Montbéliarde par exemple ?
S. C. - "C’est ce que nous avons défendu. Malgré toutes les actions menées et les échanges initiés depuis deux ans par les élus avec les représentants Gènes Diffusion, cette demande n’a pas été entendue. La sanction est tombée cet été. C’est une sanction car ce sont les éleveurs charolais qui ne voulaient pas d’autre organisme de sélection qui devront prendre en charge les frais inhérents à cette création. Pourquoi ? car cette situation engendre de nouvelles charges, qui ne sont d’ailleurs pas encore chiffrées, et pour lesquelles le financement n’est pas encore arrêté. Mais d’une façon ou d’une autre, c’est de la poche des éleveurs que sortira de quoi régler la facture. Or nous n’acceptons pas cette situation. On ne peut pas privatiser les bénéfices et mutualiser les charges."
Quelle est votre réaction face à cette nouvelle situation ?
S. C. - "Le herd-book Charolais a activement milité pour défendre l’intérêt des éleveurs, en défendant la cohésion et l’unité raciale, aux côtés des membres de l’organisme de sélection qui partagent la même ambition. Nous continuerons à défendre la liberté des éleveurs de pouvoir continuer à faire leurs propres choix de sélection dans les exploitations, et de rester maître de la génétique de leur troupeau. Nous défendons le modèle d’un système non intégré, ouvert et partenarial, le seul qui permettra aux éleveurs de garder la main sur l’orientation de la race.

Nous faisons confiance aux éleveurs, qui sont très attachés à notre structure. Nous avons 2 000 adhérents. Aujourd’hui 93 % des vaches des éleveurs sélectionneurs sont à l’organisme de sélection Charolais France."

Sur quels projets travaille actuellement le herd-book Charolais ?
-C. - "Nous continuons d’accompagner nos adhérents par le conseil, les services et l’innovation. Nous sommes à l’écoute des besoins des éleveurs. En juillet, nous avons lancé une application pour smartphones dédiée à la génétique certifiée de la race Charolaise. Le herd-book a d’autre part développé, en collaboration avec Prim’Holstein France, l’outil Ecow. C’est le premier outil de classement économique des vaches intra-troupeau. Nous poursuivons aussi le travail du programme Bien naître, dont l’objectif est de sécuriser les premiers vêlages et également de faire naître de futures reproductrices. Le prochain grand rendez-vous de la Charolaise est le Salon de l’agriculture. Cette année, les Charolais organisent leur concours en début de salon (le dimanche), un créneau davantage propice à la médiatisation et à la visite d’éleveurs étrangers que la fin de semaine."
"L’inscription d’un animal dans deux livres relève du choix de l’éleveur"

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