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« Notre cabinet vétérinaire est à 45 minutes de route de l’élevage »

Dans l’Oise, la Scea Parthenaise est confrontée depuis vingt ans à l’obligation de chercher régulièrement, au fil des cessations d’activité, un nouveau cabinet vétérinaire. Une situation difficile à vivre.

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Mickaël Bouteillier élève 25 vaches de race parthenaise et leur suite sur 45 hectares (dont la moitié en prairies et la moitié en cultures) à Maimbeville, dans l’Oise.
© Scea Parthenaise

« Nous avons longtemps travaillé avec un très bon cabinet vétérinaire comptant deux associés, situé à 12 kilomètres de l’élevage », se rappelle Mickaël Bouteillier, à la tête d'un troupeau de vingt-cinq vaches de race parthenaise et leur suite à Maimbeville, dans l’Oise. « À leur départ en retraite il y a vingt ans, nous avons été dirigés vers un autre cabinet dans le même périmètre qui a bien voulu nous prendre », poursuit-il. Quand ce cabinet a perdu un salarié, il a arrêté la rurale. Alors les éleveurs ont frappé à la porte d’un cabinet plus éloigné, à 22 kilomètres du siège de l’exploitation. « Le personnel pouvait faire la prophylaxie, et si un pépin se présentait, il fallait transporter les animaux – même les adultes – à la clinique pour une consultation, explique Mickaël Bouteillier. Nous l’avons fait avec un van, mais cette solution n’a pas duré longtemps non plus. » Au bout de deux ou trois ans, ce cabinet a, lui aussi, jeté l’éponge.

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Mickaël Bouteillier s’est alors tourné vers le GDS, qui a pu lui donner d’autres contacts. « Ils avaient tous déjà trop de travail pour pouvoir prendre de nouveaux clients. Finalement, nous avons trouvé une solution avec un vétérinaire installé à 35 kilomètres. C’est un bon praticien qui aime l’élevage, mais il met 40 à 45 minutes à venir chez nous. » Pas de problème pour les visites qui peuvent se programmer. Pour les veaux à perfuser, c’est aussi jouable, car les éleveurs le préviennent le plus tôt possible, et il arrive dans les temps. Mais pour les césariennes d’urgence, c’est vraiment stressant.

« Il est arrivé qu’un veau soit sauvé in extremis »

« Dès qu’un vêlage n’est pas tout à fait rapide, nous le sollicitons », explique Mickaël Bouteillier. La vache est installée avec la barrière à césarienne, nettoyée et tondue, la queue est attachée… pour grappiller quelques minutes avant le début de l’intervention. « Et ensuite, nous patientons, difficilement, pendant une heure en général après notre appel. Nous savons que le vétérinaire va venir selon ses priorités et urgences du moment. » Le vétérinaire doit encore, une fois arrivé sur place, s’habiller et prendre les précautions d’hygiène. « Il est arrivé qu’un veau soit sauvé in extremis. » Les éleveurs utilisent des taureaux indexés entre 95 et 100 pour les facilités de naissance. Ceci n’est pourtant pas dans leur logique puisqu’en parallèle de l’élevage, ils exercent une activité de boucher, avec une SARL transformant et vendant une bête par semaine.

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« Le problème est que notre vétérinaire travaille seul et n’a pas l’espoir de trouver un successeur. Dans quelques années, il va falloir trouver une autre solution », confie Mickaël Bouteillier. Son frère éleveur, lui aussi, est dans une situation encore plus tendue. Il travaille avec un vétérinaire qui est à 60 km de chez lui. Celui-ci a fini, après avoir testé plusieurs solutions, par proposer de faire une tournée par semaine, le mercredi, pour des visites et la délivrance des médicaments. Il vient en cas d’urgence, mais il y a plus d’une heure d’attente – ce qui représente potentiellement des pertes de chance pour les bovins.

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