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Monitoring : « On ne se lève plus la nuit »

Anne-Sophie Mérel, associée au Gaec Breizh Loire à Vair-sur-Loire, en Loire-Atlantique, a équipé ses cent dix femelles charolaises prêtes pour la mise à la reproduction de colliers FarmLife (iOtee) à l’automne 2022, avec comme motivation première la détection des chaleurs. Elle explique en quoi les colliers ont changé son quotidien. 

L'éleveuse Anne-Sophie Mérel
Anne-Sophie Mérel, associée au Gaec Breizh Loire à Vair-sur-Loire, en Loire-Atlantique, 200 ha, 110 vaches charolaises en système naisseur engraisseur, 2,5 UTH
© Gaec Breizh Loire

« Nous n’avions jamais investi dans des outils de monitoring auparavant. Seules des caméras avaient été installées dans notre bâtiment d’élevage, mais la surveillance était chronophage, et il n’était pas toujours évident de repérer le numéro de boucle des vaches selon leur posture. La possibilité de mise à disposition des colliers plutôt que l’achat, avec un an sans engagement, nous a décidés. Les vêlages sont groupés sur une seule période, de mi-septembre à mi-décembre et notre troupeau est conduit à 100 % en insémination artificielle (IA). Seules deux à trois génisses qui n’ont pas été vues en chaleurs ou détectées par le collier sont mises en rattrapage avec un taureau. Si l’équipement de nos vaches en colliers n’a pas eu d’effets flagrants sur les performances de reproduction (1), nous estimons avoir gagné considérablement en confort de travail. Avant, nous retournions systématiquement faire un dernier tour vers minuit de sorte à louper le moins possible d’expression de chaleurs. Désormais, on ne se lève plus la nuit, on fait confiance à l’outil les yeux fermés. C’est un gain de temps précieux, d’autant que nos animaux sont répartis sur deux sites distincts.

Lire aussi | Monitoring : les capteurs embarqués à la conquête des élevages allaitants

Avec les colliers, nous sommes plus attentifs au moment opportun pour inséminer. L’outil nous aide aussi à détecter précocement les femelles qui ont coulé, permettant une mise à la réforme plus rapide. Cela suppose néanmoins d’apprendre à bien interpréter les alertes. La lecture des courbes et l’analyse du comportement à l’œil qui suit sont essentielles pour distinguer une chaleur vraie d’un pic d’activité. De mon point de vue, c’est très lié à la conduite d’élevage et au mode de logement. Pour éviter les "fausses" alertes, c’est important que les animaux aient leur routine, avec toujours à manger dans l’auge.

Aussi, bien que ça n’ait pas fait partie des motivations principales à investir, nous avons pris l’option « indicateur de vêlage » et avons été agréablement surpris des résultats : au cours de la dernière campagne, sur 104 femelles vêlées, 103 ont été détectées, la dernière étant une vieille vache très bien préparée. Dans nos plans d’accouplement, nous ne prenons aucun risque sur les vêlages. 98 % des mises bas se déroulent sans aide, mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une naissance gémellaire difficile ou d’un mauvais positionnement du veau. Avec les colliers, on s’accorde davantage de déplacements loin de la ferme, sans stresser. »

(1) Bilan des vêlages 2023-2024 : IVV moyen de 370 jours, âge moyen au premier vêlage à 34 mois, taux de réussite des primipares à la première IA à 53 % et des multipares à 58 %, taux de mortalité 0-210 jours à 5 % (source : Seenovia)

Lire aussi | Nouvelles technologies : « Le monitoring donne un autre regard sur les animaux »

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