Identification des bovins : « L’ultra haute fréquence, une technologie émergente au potentiel d’application plus large »
Sébastien Duroy, spécialiste en identification électronique à l’Institut de l’élevage, partage son point de vue sur le potentiel de l'ultra haute fréquence en élevage. Cette technologie pourrait en effet ouvrir le champ des possibles, en lien avec une gestion par lots et à distance, davantage en phase avec la conduite extensive des troupeaux allaitants.
Sébastien Duroy, spécialiste en identification électronique à l’Institut de l’élevage, partage son point de vue sur le potentiel de l'ultra haute fréquence en élevage. Cette technologie pourrait en effet ouvrir le champ des possibles, en lien avec une gestion par lots et à distance, davantage en phase avec la conduite extensive des troupeaux allaitants.
![Grâce à une antenne de lecture positionnée à proximité de l’abreuvoir au pré, la ferme de Jalogny, en Saône-et-Loire, a pu suivre la fréquentation des animaux au point d’abreuvement et recouper les données avec la température et la pluviométrie.](https://medias.reussir.fr/bovins-viande/styles/normal_size/azblob/2024-08/rbv328_lana_idelectronique_lead_04.jpg.webp?itok=RIf0KR_A)
![Sébastien Duroy, spécialiste en identification électronique à l’Institut de l'élevage](https://medias.reussir.fr/bovins-viande/styles/contenu_tiers_largeur/azblob/2024-08/rbv328_lana_idelectronique_lead_03.jpg?itok=nZFun85a)
« En France, depuis 2011, tout éleveur peut équiper ses animaux de boucles électroniques, sur une démarche volontaire. La technologie est mature, robuste et fonctionnelle et n’offre pas d’autres perspectives de développement majeures que celles qu’on connaît. Sa distance de lecture court jusqu’à 80 cm, avec un lecteur fixe, et 30 cm, avec un lecteur portable, sur des animaux à l’arrêt ou contenus. Les cas d’usage sont bien connus et se limitent essentiellement, en élevage allaitant, à la pesée des animaux au moyen d’équipements compatibles. Mais le passage à l’ultra haute fréquence (UHF), qui permettrait la lecture simultanée de plusieurs boucles, jusqu’à 6 mètres, dans des conditions de circulation rapide des animaux, pourrait bien changer la donne. Cette technologie vient juste d’être normée, ce qui ouvre la possibilité de bâtir des dispositifs à grande échelle.
Avec des distances de lecture supérieures, l’UHF lèverait déjà la contrainte de la contention. Les éleveurs pourraient gérer des lots à distance – ce qui serait plus adapté à une conduite extensive. L’application serait également facilitée pour les opérateurs de l’aval, lors du chargement et du déchargement des bovins par exemple. Les essais exploratoires menés par l’Institut de l’élevage confirment le potentiel prometteur de l’UHF. En tant qu’organisme technique, on continue d’acquérir des connaissances sur son fonctionnement en élevage, de sorte à créer les meilleures conditions de déploiement, s’il est envisagé à moyen terme (lire l’encadré). La balle est désormais dans le camp de la filière bovine, qui doit encore trancher si, oui ou non, elle souhaite s’engager vers le bouclage électronique de tous les bovins en France et sur quelle technologie elle veut s’appuyer, en lien avec les attentes des différents opérateurs et l’usage réel qu’ils peuvent en faire en routine. »
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