Aller au contenu principal

[Libre-échange] L'accord de principe entre Australie et Royaume-Uni définit volumes et conditions tarifaires pour la viande bovine

Un accord de principe a été annoncé le 15 juin 2021 entre le Royaume-Uni et l’Australie pour un traité de libre-échange. Les négociations techniques restent à venir et beaucoup d'étapes à franchir avant une application. Une hausse des importations britanniques de viande bovine depuis l’Australie pourrait détourner une partie des flux irlandais, et peser sur le marché communautaire.

rayon viande bovine en angleterre
rayon viande bovine en Angleterre
© S.Bourgeois

Le 15 juin 2021, près de six mois après l’entrée en vigueur du brexit, l’Australie et le Royaume-Uni ont signé un accord de principe pour un traité de libre-échange. « C’est le premier accord post-brexit construit de A à Z. L’accord boosterait l’économie britannique globalement de 0,02 % en quinze ans…sa valeur est davantage symbolique et politique » a expliqué Arnault Villaret de l’Institut de l’Elevage, lors d‘un webinaire le 22 juin. 

Du point de vue de la filière viande bovine, les concessions accordées à l’Australie sont importantes. D’après les termes de cet accord de principe, les contingents à droits nuls de l’Australie augmenteront graduellement sur dix ans en passant de 35 000 tonnes à 110 000 tonnes. Puis une clause de sauvegarde s’appliquera pendant les cinq années suivantes : des droits de douane de 20 % seront appliqués au-delà du quota annuel. « Au bout de quinze ans, le secteur sera sous libéralisation totale du côté britannique » explique Arnaud Villaret.

Lire aussi : Bovins : l’Australie entame sa recapitalisation

Jusqu’à présent, le flux de viande bovine d’Australie vers le Royaume-Uni est très faible : 560 tonnes en 2020, soit seulement 0,2% des importations britanniques. En 2020, 79 % de la viande bovine importée par le Royaume-Uni provenait d’Irlande (191 000 tonnes de viande bovine réfrigérée et congelée).

Un possible effet - par ricochet avec l'Irlande - sur le marché communautaire

« La filière bovine irlandaise est particulièrement sensible aux accords signés par le Royaume-Uni, car ce pays représente 45 à 50 % de ses débouchés à l’export » observe Baptiste Buczinski de l’Institut de l’Elevage. « Une hausse des importations britanniques depuis l’Australie - et les autres partenaires tiers - pourrait détourner une partie des flux irlandais et peser sur le marché communautaire. »

Lire aussi : Brexit : le Parlement européen lance l’accord commercial définitif avec le Royaume-Uni

Car le Royaume-Uni est actuellement en discussions avec la Nouvelle-Zélande « qui espère des concessions du même ordre que celles obtenues de l’Australie»,  et les négociations se poursuivent avec les Etats-Unis d’une part, et le Mercosur d’autre part.  « Les ouvertures du marché britannique pourraient largement perturber les échanges entre l'UE et le Royaume-Uni » estime Baptiste Buczinski.

De nombreuses étapes à franchir avant une entrée en application

C’est un accord de principe qui a été annoncé le 15 juin 2021. Le texte de l’accord de libre-échange est encore très provisoire. « Il concerne l’ensemble des champs « classiques » d’un accord et les négociations techniques sont à venir » explique Baptiste Buczinski.

L'accord de principe doit déjà être finalisé et converti en texte juridique pouvant être signé par les deux parties. Ensuite débutera le processus de ratification. Au Royaume-Uni, cela implique une série d'étapes importantes : publication d'un exposé des motifs et évaluation d'impact examinée de manière indépendante parallèlement au texte juridique. Ces documents sont examinés par les commissions parlementaires compétentes ainsi que par la Commission indépendante du commerce et de l'agriculture. Le gouvernement préparera un rapport, comme l'exige l'Agriculture Act de 2020, sur la mesure dans laquelle les mesures de l'accord de libre-échnage sont compatibles avec le maintien des règlementations du Royaume-Uni pour la vie ou la santé humaine, animale ou végétale, le bien-être des animaux et l'environnement. Ce rapport sera également déposé devant le Parlement. Une fois l'avis et le rapport de la Commission indépendante du commerce et de l'agriculture adoptés, l’accord sera officiellement présenté devant le Parlement, pour ratification et application.

Lire aussi : Brexit : l’essentiel est préservé pour la viande bovine

L'Union nationale des agriculteurs britanniques (NFU) a déclaré dans un communiqué du 15 juin qu'elle aurait besoin de voir les détails des garanties et comment elles pourraient être déployées si le marché britannique était inondé de produits australiens. "Le test ultime de cet accord commercial sera de savoir s'il contribue à faire évoluer l'agriculture à travers le monde sur une base plus durable, ou s'il porte plutôt atteinte à l'agriculture britannique et exporte simplement l'impact sur l'environnement et le bien-être animal des aliments que nous mangeons", a déclaré la présidente de la NFU, Minette Batters. «Nous devrons en savoir plus sur les dispositions relatives au bien-être animal et à l'environnement pour garantir que nos normes élevées de production ne soient pas compromises par les termes de cet accord. »

Lire aussi : L'irlande développe sa stratégie à l'export hors Union européenne

Lire aussi : En Irlande, un OAD prévoit la pousse de l’herbe pour la semaine à venir

 

Les plus lus

Sommet de l'Élevage 2024 : retrouvez le palmarès et les photos du concours de la race aubrac

La race aubrac était en concours jeudi 3 octobre dans le ring du zénith d'Auvergne. Retrouvez le palmarès ainsi que les photos…

concours charolais Sommet de l'élevage 2024
Sommet de l'Élevage 2024 : retrouvez les champions de la race charolaise en photos et le palmarès du concours

La race charolaise a pris place dans le zénith d’Auvergne mercredi 2 octobre pour son concours. Soixante-cinq animaux en…

vente aux enchères vaches salers label rouge sommet de l'élevage 2024
Sommet de l’élevage 2024 : une vache salers label rouge adjugée 12,50 euros le kilo de carcasse

Le vendredi 4 octobre, pour clôturer cette édition du Sommet de l’élevage avec comme race à l’honneur la salers, dix…

Atelier d'engraissement de jeunes bovins au Gaec des Landelles en Loire-Atlantique
Jeunes bovins : « Nous avons économisé 110 euros par place sur notre atelier d’engraissement en l’espace d’une année »

Au Gaec des Landelles, en Loire-Atlantique, l’engraissement de taurillons est une affaire de famille depuis quarante-cinq ans…

La coopérative Terrena a lancé en 2024 un nouveau plan de relance, co-financé avec Elivia et doté d'une enveloppe de 25 millions d'euros : il s’adresse aux nouveaux ...
Jeunes bovins : la coopérative Terrena ambitionne de créer 42 000 places d’engraissement supplémentaires en cinq ans

En avril dernier, la coopérative Terrena a dévoilé un plan ambitieux pour développer la production de jeunes bovins…

éleveur cornadis salers
Sabot d’or 2023 : La sélection des salers se conjugue à l’élevage de chevaux de course

En Normandie, Pierre Julienne a remporté le Sabot d’or 2023. Son troupeau salers est un atelier complémentaire à son élevage…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande