SÉLECTION Bovin Viande
Les « poids lourds » remis en question
SÉLECTION Bovin Viande
La maîtrise des poids de carcasse est évoquée à plusieurs reprises dans le rapport. Il y est rappelé que les animaux lourds traditionnellement produits à partir des races à viande sont d´abord bien valorisés par la boucherie artisanale.
Mais seulement 18 % des achats de viande bovine ont lieu en boucherie contre 73 % dans la grande distribution. Et cette dernière est de plus en plus tentée de sous-traiter les opérations de découpe-conditionnement à des ateliers industriels extérieurs. Or ces derniers « recherchent de préférence des carcasses de poids modéré (environ 350 kg) et homogènes, dont ils tirent plus facilement des portions individuelles. » Aussi, face à ce constat sévère pour plusieurs de nos races à viande, les auteurs du rapport expliquent : « Il semble souhaitable de repenser des schémas de sélection orientés depuis plusieurs dizaines d´années vers la recherche d´animaux de grand format. Il nous paraît préférable d´orienter plutôt la sélection vers la maturité précoce des viandes, permettant de valoriser des animaux plus jeunes et plus légers. »
Avec un peu plus d´un million de têtes chaque année, la France est de loin le premier fournisseur d´animaux maigres de l´Italie (350 000 têtes). Depuis la seconde crise de l´ESB, la mise en place de cahiers des charges dans la grande distribution renforce les exigences des acheteurs italiens, même s´ils reconnaissent volontiers toute la qualité du maigre français.
L´Inra et deux ministères de tutelle ont récemment créé un groupement scientifique pour la génomique animale.
L e mercredi 12 décembre a eu lieu, entre les ministres de l´Agriculture, de la Recherche et le président de l´Inra (Institut national de la recherche agronomique), la signature du contrat d´objectifs à 5 ans. Un événement qui a permis de confirmer la création d´un groupement scientifique pour la génomique (recherche génétique) animale. Son nom : Agena. L´équivalent de Génoplante qui existe déjà pour la génomique végétale.
Agena démarrera début 2002. Il mobilisera 140 équivalents temps plein au sein de l´Inra auxquels s´ajouteront des chercheurs du CNRS et du Cirad. Ce groupement d´intérêt scientifique, établi en collaboration avec la profession agricole concerne les filières bovines (lait et viande) et la filière truite. Il va intégrer à brève échéance la volaille et le porc.
L´esprit de Génoplante et demain d´Agena est de créer une dynamique de recherche suffisante dans le domaine de la génomique pour peser au niveau international et concurrencer les Américains.