L’échographie pulmonaire arrive en élevage
Certains vétérinaires praticiens proposent aux éleveurs de pratiquer une échographie pulmonaire sur les veaux. Cette technique aide à mieux définir le traitement d’un malade, et à évaluer à l’échelle du troupeau le niveau de santé respiratoire.
Certains vétérinaires praticiens proposent aux éleveurs de pratiquer une échographie pulmonaire sur les veaux. Cette technique aide à mieux définir le traitement d’un malade, et à évaluer à l’échelle du troupeau le niveau de santé respiratoire.
L’échographie pulmonaire commence à être utilisée en élevage laitier et allaitant en France. Cette technique est déjà employée en routine dans certains ateliers d’engraissement en Espagne et en Belgique. « D’après les différentes études publiées, l’échographie pulmonaire permet de détecter au moins deux fois plus de lésions pulmonaires que l’auscultation au stéthoscope", explique Jocelyn Amiot, vétérinaire en Saône-et-Loire et président de la commission vaches allaitantes de la SNGTV. « On sait que 68 % des pneumonies chez les bovins ne sont pas détectées par les signes cliniques observés par les éleveurs. »
"En élevage allaitant, c’est sur les veaux âgés de trois semaines à quatre mois que l’échographie pulmonaire se pratique." La technique permet alors de visualiser la quasi-totalité des poumons. « C’est tout de même valable aussi chez les jeunes et les adultes, comme examen complémentaire." En effet, sur les animaux de grande taille, comme les ultrasons ne pénètrent pas à plus de 10 à 15 cm de profondeur dans les tissus, une partie des poumons ne peut pas être explorée. « On sait désormais que la plupart des maladies respiratoires qui se déclenchent au sevrage et plus tard sont des rechutes d’infections contractées dans les premiers mois de vie. Donc l’examen sur petits veaux est pertinent. »
Une approche individuelle et une approche troupeau
"Deux applications se dessinent en élevage allaitant pour cette technique", développe Jocelyn Amiot. La première est d’évaluer l’état d’un veau malade : au vu du nombre et de l’étendue des lésions, on peut établir un pronostic vital et adapter le traitement. La seconde application est à l’échelle du troupeau. Faire passer une échographie pulmonaire à quelques veaux d’un lot donne une indication sur la santé respiratoire. C’est un élément qui oriente l’éleveur et le vétérinaire sur l’efficacité des mesures de prévention déjà appliquées ou sur celles à mettre en place. L’échographie pulmonaire peut enfin devenir un des critères pour le choix des futurs reproducteurs. Si une lésion relativement importante des poumons est observée, on peut soigner le veau mais ses performances seront pénalisées pendant toute sa carrière car une partie des tissus ne retrouvera pas son fonctionnement. Un tel animal ne devrait théoriquement pas être conservé pour la reproduction.
Le même matériel que pour le suivi gynécologique
En pratique, cet examen se réalise avec le même appareil et la même sonde que ceux utilisés pour l’examen gynécologique. C’est donc un matériel devenu courant, et facilement accessible à tout vétérinaire praticien. On peut tondre le poil ou bien appliquer de l’alcool sur la zone à observer pour obtenir une bonne image. Le vétérinaire évalue d’après l’image, l’importance et la nature des éventuelles lésions. En général, il n’y a pas besoin de sédater les animaux et l’examen peut se faire au licol. L’échographie pulmonaire demande environ une dizaine de minutes par veau.