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« Le râteau faneur retourne le fourrage en douceur »

Dans le Loir-et-Cher, l’EARL du Petit perche andaine depuis quatre ans avec un râteau faneur de 6 mètres de large qui préserve la luzerne et le trèfle récoltés sur une centaine d’hectares.

« L’andainage conditionne une grande partie de la qualité de notre foin récolté sur 70 hectares de luzerne et 30 de trèfle », annonce d’emblée Maxime Pelletier, salarié de l’EARL du Petit perche à Romilly dans le Loir-et-Cher. Un foin qui constitue le principal ingrédient de la ration des 1 100 chèvres, dont la production laitière est valorisée en fromage fermier. « Du fait de sa conception, l’andaineur à peignes présente la particularité de transporter le foin en le soulevant, ce qui permet de conserver un maximum de feuilles.

L’autre gros avantage est qu’il retourne la matière pour mettre le vert au-dessus de l’andain. Le mouvement et la forme coudée des dents ont aussi pour intérêt de limiter le ratissage de la terre et des cailloux », détaille l’éleveur. Faisant ses preuves depuis quatre saisons, le râteau faneur porté Elho V-Twin 600 est doté de deux rotors qui rassemblent l’herbe sur une envergure de 6 mètres, pour créer un andain central de 1,20 mètre de large. Cet outil construit en Finlande est importé par le constructeur Jeulin.

Un double attelage arrière et frontal

« Après avoir déplié les deux rotors, on laisse l’hydraulique en position flottante et chaque rotor repose sur deux grosses roues de jauge associées à une manivelle pour le réglage de la hauteur de travail. L’appareil suit donc très bien le terrain pour un ramassage efficace, sans gratter le sol. La qualité d’andainage est vraiment supérieure à celle d’un outil à double rotor traditionnel », assure Maxime Pelletier. L’andaineur Elho a la particularité de disposer d’un double attelage, permettant de l’installer sur le relevage arrière ou frontal du tracteur. « Il est principalement utilisé sur le relevage arrière, car si ça paraît séduisant de le mettre à l’avant du tracteur en association avec la presse à balle ronde, c’est assez contraignant dans les parcelles pas régulières. Et cela impose d’andainer en même temps que le pressage, ce qui va à l’encontre de la méthode la plus respectueuse de notre récolte fragile. »

Andainage à la fraîche pour limiter les pertes

Sur l’exploitation, le foin de légumineuses est fauché à l’aide d’une conditionneuse à rouleaux et seule la première coupe est fanée une ou deux fois, en fonction du volume de fourrage et de la météo. « Pour les coupes suivantes, on étale le fourrage avec la faucheuse et on ne le fane pas. Dans les deux cas, l’andainage est réalisé le matin à la fraîche ou la veille du pressage afin de perdre un minimum de feuilles. On dispose aussi d’un round baler à ameneur alternatif préservant jusqu’au bout la qualité du foin. »

En termes de mise en œuvre, l’andaineur râteau est apprécié pour sa simplicité. « L’attelage arrière est équipé d’un triangle et on n’a que trois distributeurs et pas de prise de force à brancher. C’est à la fois simple et sécurisant pour le confier à un apprenti ou un salarié inexpérimenté. »

L’entraînement des deux rotors est assuré par deux moteurs hydrauliques qui demandent un débit modeste (25 l/min). « On peut se permettre de l’utiliser avec des vieux tracteurs et de travailler à très faible régime moteur, jusqu’à 1 200 tr/min. Même si l’outil est assez léger (600 kg), il faut choisir un tracteur de gabarit suffisant, car en position arrière, la tête d’attelage crée un porte-à-faux important. Il faut aussi rester vigilant sur sa hauteur, quand il est replié. »

Pas de réglage de largeur de travail et d’andain

Au chapitre des limites de cet andaineur, Maxime Pelletier relève l’absence de réglage de la largeur de travail et de celle de l’andain. « Lorsque la récolte est volumineuse, l’andain prend de la hauteur, mais il est aplati par un rouleau central qui lui permet de mieux passer sous le tracteur et de bien alimenter la presse. » À l’opposé, quand il y a peu de fourrage, l’andainage central impose de petits andains. « Ce n’est pas vraiment limitant, car on fait rarement des fauches trop précoces. Et grâce à notre barre de guidage, la largeur de travail est valorisée à 100 %. » L’EARL aurait pu opter pour le modèle traîné, dont la largeur s’ajuste de 3 à 8 mètres, « mais le différentiel de prix était vraiment dissuasif ».

Une vitesse volontairement limitée à 6-7 km/h

Le débit de chantier de cette version portée n’est toutefois pas limitant pour l’exploitation. « En roulant à 6-7 km/h, on arrive déjà à andainer 4 à 5 hectares par heure. Il serait possible d’aller beaucoup plus vite en conservant une bonne qualité de travail, mais on préfère limiter notre vitesse pour préserver le confort et la durée de vie du matériel. On profite aussi de la grande maniabilité de cet andaineur équipé de quatre roues de jauge pivotantes qui permettent de faire des demi-tours en bout de champ sans le relever. » Avec cette organisation, l’EARL du Petit perche arrive à gérer 60 à 80 hectares en une seule coupe.

Chiffres clés

EARL du Petit perche

100 ha de surface de fauche

6 m de largeur de travail

4 à 5 ha/h de débit de chantier

25 l/min de débit hydraulique pour l’entraînement

18 000 euros HT d’investissement en 2018

Peu d’usure, mais un graissage contraignant

 

 
« Après quatre saisons d’utilisation, on a seulement changé quelques dents, apprécie Maxime Pelletier. Malgré leur flexibilité et leur support en caoutchouc, il arrive qu’elles se tordent ou qu’elles cassent dans les parcelles les plus accidentées. Leur démontage n’est pas des plus faciles, car il est nécessaire de retirer au préalable le déflecteur en inox de toute la rangée, qui évite l’enroulement du fourrage. » La simplicité de conception de l’appareil rassure les utilisateurs sur sa robustesse et son vieillissement. « À condition de ne pas oublier les nombreux points de graissage. Rien que sur un seul rotor, il y en a 24 ! »

 

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