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"Le berceau de la Charolaise sur la voie de l’Unesco"

Dominique Fayard, directrice du PETR (1) du pays Charolais-Brionnais présente la candidature du berceau charolais au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce serait la première fois qu’un paysage lié à l’élevage bovin accéderait à cette distinction.

 © PETR du pays ...
© PETR du pays Charolais-Brionnais

À quelle étape se situe le dossier de candidature que porte le PETR du pays Charolais-Brionais dans son parcours pour la reconnaissance par l’Unesco ?

Dominique Fayard - L’initiative a été prise fin 2011 par les élus du pays Charolais-Brionnais sur proposition du président Jean-Marc Nesme. Une étape importante a été franchie en mars 2018 : l’inscription sur la liste indicative de France (liste des sites en attente d’être proposés à l’Unesco). C’est une première reconnaissance au niveau national. Les étapes encore à franchir sont la délimitation du périmètre, en avril 2020, et le plan de gestion programmé en 2021.

Une fois le dossier terminé, s’ouvrira alors le temps du lobbying politique qui pèsera sur la décision de la France de porter le dossier devant le Comité du patrimoine mondial et sur sa réussite. Il n’est pas possible, à ce jour, de s’avancer ni sur l’issue positive de la démarche, ni sur un calendrier. Cependant, dans le meilleur des cas, la reconnaissance par l’Unesco pourrait être obtenue au plus tôt en 2023. Ce serait alors le début d’une période de gestion, d’animation et d’action.

Comment travaillez-vous avec les éleveurs sur ce projet ?

D. F. - Depuis le début du projet, nous avons constitué un groupe d’éleveurs représentatifs des différents systèmes et orientations qui sont représentés sur le territoire. Ils sont écoutés et informés du contenu du dossier régulièrement et en sont aussi des ambassadeurs. La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire est aussi impliquée. La première crainte des éleveurs était que le territoire soit « mis sous cloche ». Ils sont maintenant rassurés sur ce point. Le projet conjugue la conservation des traces du passé et la préservation d’éléments patrimoniaux et paysagers avec le développement économique du territoire.

L’idée est aussi dans la gestion de ne pas rajouter de mesures à l’existant, mais de partir de ce qui existe déjà : la PAC, la réglementation française, et en particulier le cahier des charges de l’AOP Bœuf de Charolles. Le territoire concerné constitue en effet le cœur de la zone de cette appellation. Concernant l’insertion des bâtiments dans le paysage, on pourra utiliser la charte éditée par la chambre d’agriculture et le CAUE 71. Si les éleveurs poursuivent leurs activités dans des conditions assez proches de l’existant, il n’y aura pas de problème de gestion. Et un impact économique positif est attendu pour le territoire, en particulier pour le tourisme.

Sur quel territoire porte le projet ? Quels sont ses éléments particuliers ?

D. F. - Le territoire représente 28 140 hectares, soit une trentaine de communes. Il est inclus dans une zone tampon. Au total, 95 229 hectares sont concernés. Cela correspond au berceau de la race Charolaise : la vallée de l’Arconce, le plateau du Brionnais et le sud du Charolais. L’élevage s’y est transformé depuis ses débuts au 18e siècle, mais ses évolutions n’ont pas entraîné la disparition des fermes traditionnelles, des murets de pierres sèches, des mares, des cours d’eau, d’un système d’irrigation et de drainage des prés à partir de rigoles (les « raies »), et la vache Charolaise continue à y être élevée et engraissée à l’herbe. C’est l’archétype du bocage, dans un état de conservation exemplaire car il n’a connu ni remembrement, ni réduction significative des linéaires de haies, ni développement des surfaces cultivées. La reconnaissance contribuerait à préserver un système d’élevage durable qui a fait ses preuves, et qui répond aux préoccupations actuelles de la société et aux attentes des consommateurs en matière alimentaire et environnementale.
Un paysage lié à l’élevage ovin est déjà inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ; les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agropastoralisme méditerranéen. Mais pour l’élevage bovin, ce serait une première mondiale.
(1) Pôle d’équilibre territorial et rural.

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