« Le bâtiment de mes génisses s'est retrouvé exposé à la neige »
François Gilard, éleveur de vaches laitières et de Salers dans le Puy-de-Dôme, a vu la neige infiltrer son bâtiment début janvier 2023 à cause de vents tourbillonnants.
François Gilard, éleveur de vaches laitières et de Salers dans le Puy-de-Dôme, a vu la neige infiltrer son bâtiment début janvier 2023 à cause de vents tourbillonnants.
« Au début du mois de janvier, on s’est laissé surprendre par un retour en force du froid. Les vents tourbillonnants accompagnés de chutes de neige ont créé une sorte de blizzard. Dans ces conditions particulières, les flocons se sont infiltrés par les quelques trous d’air et se sont amassés devant les auges dans mon bâtiment où sont hivernées une vingtaine de génisses salers, à 750 mètres d’altitude.
Ce n’est rien comparé à d’autres élevages plus exposés, qui se sont retrouvés avec des montagnes de neige dans leur stabulation. Dans mon cas, j’avais positionné des filets brise-vent au-dessus des cornadis, là où l’ouverture est la plus importante, afin d’éviter que la neige passe au-dessus des bêtes. Mais même en ayant un bâtiment assez encaissé et protégé, c’était inévitable.
Jusqu’alors exceptionnelles, les tempêtes sont devenues un phénomène assez récurrent dans l’hiver. On se rend bien compte que les bâtiments tels qu’ils avaient été conçus dans les années 90 ne sont plus adaptés par rapport à la météo actuelle très changeante. L’idéal serait finalement de conduire le troupeau en plein air intégral, avec quelques abris. Car dans le bâtiment, on se retrouve à pailler par-dessus la neige, mais au dégel, la litière des animaux est très humide et on est obligés de tout curer. C’est aussi du travail supplémentaire au niveau des stocks d’ensilage d’herbe, qu’il faut débâcher, déneiger puis rebâcher.
Mais le retour du froid présente quand même son lot d’avantages. Alors que les réserves d’eau sont encore loin d’être reconstituées, le manteau blanc qui recouvre les prairies et les cultures depuis plusieurs semaines permet une infiltration d’eau lente dans les sols. Les faibles températures sont aussi les bienvenues pour lutter contre les parasites, alors même qu’on trouvait encore en plein mois de décembre des mouches voler dans le bâtiment et des vaches avec de la piroplasmose. »