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L’aromathérapie, une médecine complémentaire à explorer en engraissement

Le recours aux huiles essentielles peut-il compléter les autres pratiques pour lutter contre les maladies respiratoires des jeunes bovins à l’engraissement ? Alexandre Fauriat, vétérinaire dans la Loire pour la Févec, estime que oui, certainement.

Alexandre Fauriat, vétérinaire Fevec
Alexandre Fauriat, vétérinaire dans la Loire pour la Févec

« Pour les veaux laitiers en nurserie comme pour les petits veaux allaitants sous la mère, nous avons de bons résultats en utilisant l’aromathérapie contre les maladies respiratoires. La consommation d’antibiotiques de nos adhérents a chuté, explique le Dr Alexandre Fauriat, vétérinaire dans la Loire pour la Fédération des éleveurs et vétérinaires en convention. Nous ne connaissons pas d’engraisseur spécialisé de jeunes bovins qui utilise les huiles essentielles. Mais les tester dans cette situation serait très intéressant ». Le vétérinaire spécialiste de l’aromathérapie n’a aucun doute sur l’efficacité des huiles essentielles sur broutards au sevrage ou sur jeunes bovins en phase d’engraissement.

En préventif et en curatif

"La première idée serait d’utiliser des huiles essentielles dans le cadre préventif par brumisation", lance le Dr Alexandre Fauriat. Les huiles essentielles sont dans ce cas diffusées sous forme micronisées, et entrent directement en contact avec l’appareil respiratoire. Si le bâtiment est très ouvert, comme c’est souvent le cas en engraissement, l’éleveur peut faire des allers-retours avec le brumisateur dans le couloir d’alimentation, pendant qu’une bonne partie des animaux se présentent à l’auge. Cinq minutes matin et soir suffisent. Un brumisateur portable se trouve pour environ 250 euros. "Ceci pourrait être fait pendant un ou deux jours à chaque fois que des nouveaux animaux entrent dans le bâtiment", suppose Alexandre Fauriat.

Des mélanges prêts à l’emploi

"Les huiles essentielles pourraient également être testées en curatif de première intention, quand des signes cliniques de maladies respiratoires sont détectés." Dans ce cas, elles s’appliquent directement sur l’épi dorsal. Une partie des composés est absorbée à travers la peau et l’autre est inhalée. Cela nécessite de se mettre en situation de sécurité mais ce n’est pas plus difficile que d’appliquer un pour-on et l’exigence de précision dans la dose n’est pas drastique comme pour un antibiotique (il n’y a pas de mécanisme de résistance). Certains éleveurs utilisent un tuyau rigide d’environ 1m50 de long pour appliquer les huiles sur l’épi en restant à distance des animaux. "Si au bout de 24 heures, une amélioration n’est pas observée, une autre thérapeutique est mise en place."

La Févec travaille avec des mélanges prêts à l’emploi d’huiles essentielles dilués dans une huile neutre, très pratiques pour les éleveurs. Celui indiqué contre les maladies respiratoires combine des propriétés antimicrobiennes, expectorantes et anti-inflammatoires.

La Févec encadre l’usage des huiles essentielles

La Fédération des éleveurs et vétérinaires en convention (Févec) prend la responsabilité de fabriquer et de vendre des mélanges prêts à l’emploi d’huiles essentielles, avec ordonnance et délai d’attente forfaitaire (28 jours pour la viande). Avec ce fonctionnement en réseau, les éleveurs sont couverts de toute responsabilité vis-à-vis de la législation. Pour l’heure, l’administration fait preuve de mansuétude. Les éleveurs qui travaillent avec la Févec ont suivi des formations et travaillent avec un vétérinaire référent, dans le cadre de protocoles de soin. Cela fait une quinzaine d’années que la Févec travaille sur l’aromathérapie en région Rhône-Alpes. Depuis quatre ans, cette médecine complémentaire est en plein essor.

Attention

D’un point de vue juridique, acheter des huiles essentielles à la pharmacie ou sur internet sans ordonnance vétérinaire pour soigner ses animaux producteurs de lait et/ou de viande expose à des sanctions pénales pour pratique d’automédication.

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