Santé des ruminants : l'Anses se penche sur des risques liés à des antiparasitaires externes
L'Anses a publié un avis sur l'usage des antiparasitaires externes appliqués sous forme de bains, douches et pulvérisations en élevages de ruminants. Des recommandations sont émises pour une meilleure protection des professionnels et de l'environnement.
L'Anses a publié un avis sur l'usage des antiparasitaires externes appliqués sous forme de bains, douches et pulvérisations en élevages de ruminants. Des recommandations sont émises pour une meilleure protection des professionnels et de l'environnement.
Dans un avis daté du 30 mai 2023 (n°2018-SA-0269), l'Anses a publié ses conclusions et recommandations pour la maîtrise des risques liés à l'usage des antiparasitaires externes appliqués sous forme de bains, douches et pulvérisations en élevages de ruminants. Ces médicaments sont essentiellement de la famille des organophosphorés et des pyréthrinoïdes. « Les traitements des ruminants occasionnent une exposition avec des risques potentiels pour les professionnels par inhalation, éclaboussure... et pour l'environnement par ruissellement, épandage des résidus de bains... »
Pour les bovins, cet avis concerne Butox 50 pour mille (deltaméthrine) et Sebacil 50 % solution (phoxime). Pour les ovins s'y ajoutent deux médicaments à base de dicyclanil et un à base de cyperméthrine.
Mettre rapidement à jour les AMM
L'Anses recommande de démarrer rapidement la mise à jour de leurs AMM pour intégrer des recommandations nécessaires dans le RCP (résumé des caractéristiques du produit) des médicaments, et la sensibilisation des vétérinaires sur cette thématique. Au niveau européen, l'Anses recommande une réflexion sur les règles d'évaluation des risques environnementaux des antiparasitaires externes.
Au niveau national, il est conseillé à la profession vétérinaire d'élaborer un guide des bonnes pratiques à partir des recommandations des experts. Elles portent sur la biosécurité, la démarche de diagnostic, le bon usage du matériel de traitement, le suivi des populations de parasites et, quand elles sont disponibles, la vaccination et la lutte intégrée. Des formations/informations destinées aux éleveurs, conseillers, futurs éleveurs.... seraient ensuite à organiser.
Un plan "écoantiparasito" est recommandé
Les experts de l'Anses préconisent dans un deuxième temps la mise en place d'un plan national et européen "écoantiparasito", à l'instar du plan écoantibio pour les antibiotiques, afin de « faire prendre conscience de l'urgence d'agir aux différents utilisateurs. » « Celui-ci viendrait donner une impulsion politique et permettrait de dégager les moyens nécessaires à la mise en place échelonnée dans le temps de l'ensemble des recommandations. »