Jeunes bovins
L'aide à l'engraissement critiquée de tous bords
Les critères d’attribution de la nouvelle aide à l’engraissement de jeunes bovins suscitent beaucoup de réclamations.
La FNB estime que les conditions d'attribution ne sont pas acceptables car les contrats qu’il est nécessaire de présenter pour pouvoir toucher cette aide ne sont pas encadrés. Pour elle, les contrats devraient impérativement prendre en compte les coûts de production mais ceci n’est pas mentionné dans la circulaire du Ministère. La signature d’un accord interprofessionnel portant sur un contrat cadre est toujours bloquée.
« De plus, la diffusion très tardive de la circulaire oblige les éleveurs et les abatteurs à agir dans la précipitation, ce qui vient en contradiction totale d’une vraie structuration des relations filière.
» La FNB avait d’autre part demandé un seuil minimum de 30 animaux engraissés par an pour pouvoir bénéficier de cette aide au lieu des 50 retenus par le Ministère. Elle remet aussi en cause le principe du stabilisateur financier et aurait souhaité un plafond en nombre d’animaux primés par élevage.
La Confédération Paysanne s’oppose depuis plusieurs mois aux conditions d’attribution de cette aide. Elle avait occupé les locaux de Coop de France fin mars, a été reçue au ministère, a déposé des motions en chambre d’agriculture. Sans obtenir de résultat.
Elle annonce dans un communiqué du 2 mai qu’elle a décidé d’attaquer la circulaire et appelle tous les éleveurs de jeunes bovins à remplir le formulaire de demande d’aide avant le 15 mai, quel qu’en soit le nombre, la race, leur adhésion ou non à une organisation de producteurs, la possession ou non de contrats.
« Cette aide doit être plafonnée à 50 jeunes bovins et accessible pour les premiers jeunes bovins engraissés et pour tous les éleveurs, adhérents ou non d’une organisation de producteurs. » défend l’organisation.
La Coordination Rurale assimile cette aide à un « miroir aux alouettes » car selon elle, « elle incite à produire plus » et oblige via la contractualisation à « s’enchaîner à une coopérative ou à un abatteur ». Pour le syndicat, le seuil des 50 animaux minimum exclut du dispositif beaucoup d’éleveurs pourtant spécialisés et l’enveloppe est bien trop faible pour espérer qu’elle ne dynamise l’engraissement.
La Coordination Rurale estime aussi que comme l’aide ne concerne que les JB abattus en France, elle réduit les capacités d’exportation et affaiblit ce contrepoids face aux grands groupes d’abattage.