La France produit moins de jeunes bovins mais en consomme davantage
Bien qu’essentielle au maintien des équilibres de production entre les différentes catégories de bovins, la production française de taurillons s’érode au fil des ans. Pour partie écoulée sur le marché français, elle est confrontée à une rude concurrence sur ses habituels débouchés d’Europe du Sud.
Bien qu’essentielle au maintien des équilibres de production entre les différentes catégories de bovins, la production française de taurillons s’érode au fil des ans. Pour partie écoulée sur le marché français, elle est confrontée à une rude concurrence sur ses habituels débouchés d’Europe du Sud.
Jeune bovin, taurillon, baby : ces trois mots définissent un gros bovin mâle non castré, le plus souvent abattu entre 14 et 20 mois. Inconnue en France avant la première guerre mondiale, la production de jeunes bovins a émergé dans les années 60. Elle est montée en puissance dans les années 70 à la faveur de la vulgarisation de l’ensilage de maïs et de l’utilisation des pulpes surpressées.
Même si elle se restructure, cette production demeure atomisée dans de nombreux ateliers. Le contraste est saisissant si on compare avec l’Italie. Chez nos voisins transalpins où le vitelloni est incontournable, la dimension des ateliers est plus « entrepreneuriale » que « familiale ». Et ils sont situés dans les riches plaines céréalières, alors qu’en France la plupart des ateliers ne sont pas dans le Bassin parisien, mais dans les zones de polyculture élevage et tout particulièrement dans le Grand Ouest.
À une époque encouragée par des aides publiques, la production française de jeunes bovins est en recul. La réforme de la PAC de 2006 et le découplage successif des primes aux bovins mâles puis à l’abattage a favorisé cette évolution. Elle a permis aux producteurs d’arbitrer plus facilement entre les ateliers selon leur rentabilité. Et dans un contexte de raréfaction des disponibilités en main-d’œuvre, les unités d’engraissement de dimension modeste ont souvent été délaissées face à des cultures de vente ou des ateliers laitiers analysés comme plus attractifs.
Une part croissante de la production est orientée sur le marché hexagonal, mais l’export vers l’Europe du Sud demeure essentiel pour maintenir les équilibres. Et sur ces habituels débouchés, les JB français affrontent une rude concurrence. Elle résulte d’abord d’autres pays européens où les coûts de production dans les élevages et les outils d’abattage ont fait perdre des parts de marché aux JB en bleu blanc rouge.