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La Fédération nationale bovine « refuse de rentrer dans une guerre des prix »

La Fédération nationale bovine (FNB), qui organisait sa conférence de rentrée le 5 septembre à Paris, n’a pas caché son inquiétude. Les coûts de production, réactualisés la veille, ne sont toujours pas couverts. Les élus s’agacent du discours tenu par la rue de Bercy pour lutter contre l’inflation alimentaire, qui ne serait pas sans conséquence pour la filière bovine.

Pour le patron de Bigard, le recul de la consommation devrait entraîner celui des prix à la production, qui étaient jusque-là soutenus par le manque d’offre. Des propos qui tranchent avec le discours officiel de la filière en faveur de la contractualisation.
Pour le patron de Bigard, le recul de la consommation devrait entraîner celui des prix à la production, qui étaient jusque-là soutenus par le manque d’offre. Des propos qui tranchent avec le discours officiel de la filière en faveur de la contractualisation.
© Gilles Gapihan

« L’inflation est-elle une raison suffisante pour donner notre autonomie alimentaire à d’autres ? », interroge Patrick Bénézit, le président de la FNB, à l’occasion de la conférence de rentrée du syndicat le 5 septembre à Paris. Alors que la décapitalisation se poursuit, les élus dénoncent fermement les propos tenus par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui avait déclaré sur France 2 le 31 août dernier, que les négociations commerciales pour 2024 allaient s’ouvrir plus tôt, avec « pour objectif des baisses de tarifs dès le mois de janvier ». « Nous refusons de rentrer dans cette guerre de prix soutenue par le gouvernement et les distributeurs », martèle Patrick Bénézit, qui compte bien s’assurer que la viande bovine soit écartée d’emblée. Pour les élus du syndicat majoritaire, le cap reste le même : faire en sorte que la loi EGalim soit respectée et continuer de militer pour une contractualisation « basée sur les indicateurs interprofessionnels des coûts de production ».

Le syndicat en désaccord avec la « posture » de M. Bigard

Interrogée par Réussir Bovins viande sur son ressenti du marché, la FNB indique des volumes d’abattage « dynamiques » et une consommation en viande bovine « quasi stable » (1) à l’échelle de l’Hexagone. Une analyse qui ne tient pas compte des stocks, pour le secteur de l’abattage-découpe. Au congrès de Culture Viande le matin même, le patron de Bigard affirme qu'« il n’y a plus de place dans les congélateurs ». Pour lui, le recul de la consommation devrait entraîner celui des prix qui étaient jusque-là soutenus par le manque d’offre. « Lorsqu’il y a trop de marchandise, à quoi bon résister ? », lance-t-il.

Le président, Patrick Bénézit, pointe « un discours de posture qui n’est plus d’actualité ». « Il n’y a pas de sujet sur la dynamique du marché : tout se vend, tout se consomme, et il n’y en a pas assez », balaie cet éleveur du Cantal. « S’ils veulent des bovins plus adaptés à la fabrication de steaks hachés, qu’ils nous le disent ! », réagit dans la foulée Cédric Mandin. Pour le secrétaire général de la FNB, les industriels sont largement en capacité de répercuter les hausses de prix au consommateur, rappelant la barre symbolique des 5 €/kg de carcasse dépassée en réformes laitières l’an dernier. « Les éleveurs ont déjà fait beaucoup d’efforts. Aux abatteurs aussi d’adapter leurs pratiques, pour répartir peut-être différemment la valeur entre les pièces arrière et le minerai », estime Cédric Mandin.

(1) D’après FranceAgriMer, en un an, la consommation calculée par bilan a reculé de 1,9 % pour la viande bovine (sur les cinq premiers mois).

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