Marché de la viande bovine 2006
La consommation européenne stimulée par la crise de la grippe aviaire
Marché de la viande bovine 2006
Le bilan européen de l´année écoulée est marqué par une consommation ferme et un recul des exportations. Le déficit en viande bovine continue de se creuser avec 315 000 téc en 2006 selon l´Institut de l´élevage.
La consommation de viande bovine a augmenté de 2 % à l´échelle de l´Union européenne sur l´année 2006. « La consommation aurait même été certainement plus élevée si les disponibilités avaient été là », analyse l´Institut de l´élevage(1). Pendant tout le premier semestre de l´année, le déchaînement médiatique autour de la crise de la grippe aviaire a conduit les consommateurs à reporter leurs achats vers le porc et le boeuf. Puis pendant l´été, les achats de volaille reprenaient. Cet effet de report a été très marqué en Italie (+3 % de consommation). En Allemagne, la Coupe du monde de football a participé à la progression de presque 1 % de la consommation de viande bovine, sur l´année. En progression, les ventes de viande bovine vers les autres pays européens ont limité cette consommation allemande. La Grande-Bretagne continue sur sa lancée (+2 % de consommation) et a désormais largement dépassé son niveau d´avant la crise de l´ESB. « Les Britanniques sont de plus en plus friands de viande bovine et satisfont sans problème leur goût grâce à un pouvoir d´achat toujours plus élevé. » En France, la consommation a légèrement baissé, de moins de 1 %. La baisse des disponibilités en est l´explication essentielle.
A l´échelle de l´Union européenne à 25, le manque de disponibilités et la forte demande intérieure ont limité les ventes aux pays Tiers. Ce phénomène qui dure depuis maintenant deux ans s´est bien amplifié sur 2006. « La diminution des restitutions à l´exportation de viande congelée a aussi joué un rôle en 2006 sur le recul des exportations européennes », note l´Institut de l´élevage. Les restitutions ont baissé de 30 % et sur le marché russe, la concurrence brésilienne a été forte et les ventes de l´UE ont baissé de 6 %. Enfin, le débouché libanais pour les animaux vifs a quasiment disparu, du fait non seulement de la baisse des restitutions mais aussi à partir de l´été à cause de la guerre et du blocus.
Le retour tant redouté des vaches britanniques n´aura pas bouleversé le marché européen. ©F. Mechekour |
Pause de la croissance des importations
« A cause des problèmes en Amérique du Sud, en 2006, la croissance des importations européennes a été stoppée net. » Alors que les importations de viande brésilienne étaient en pleine explosion depuis deux ans, leur niveau de 2006 est équivalent à celui de 2005. Et les achats en provenance d´Argentine ont baissé de 25 % par rapport à 2005, à cause de la politique gouvernementale de restrictions des exportations. L´Uruguay et l´Australie ont profité de ce retrait des deux géants pour développer leurs ventes sur l´Europe, mais au total, les volumes importés sont inférieurs de 4 % à ceux de 2005.
chiffres-clés
Union européenne à 25 en 2006 :
Cheptel : 86 millions de têtes dont 23 milions de vaches laitières et 12 millions de vaches allaitantes
Production abattue : 8,0 millions de téc
Consommation intérieure : 8,3 millions de téc
Exportations : 0,20 million de téc
Importations : 0,50 million de téc
(1) Institut de l´élevage, dossier Economie de l´élevage nº 363, décembre 2006.