La Chine tire le marché international de la viande bovine
La Chine absorbe désormais presque un quart des volumes de viande bovine mis sur le marché international. La crise du coronavirus n'a pas du tout freiné les échanges sur les quatre premiers mois de 2020.
La Chine absorbe désormais presque un quart des volumes de viande bovine mis sur le marché international. La crise du coronavirus n'a pas du tout freiné les échanges sur les quatre premiers mois de 2020.
La Chine est le premier importateur mondial de viande bovine. En 2019, elle a concentré 23 % des échanges internationaux de viande bovine dans le monde, avec plus de 2,5 millions de téc importées, soit une progression de 36 % par rapport à l’année précédente, a situé Jean-Marc Chaumet de l’Institut de l’Elevage lors d’un webinaire organisé le 10 juin 2020.
Et la crise du coronavirus n’a pas du tout freiné les importations de viande bovine. Sur les quatre premiers mois de 2020, ont été importées 850 000 téc de viande bovine en Chine continentale, soit 53 % de plus que sur cette même période en 2019. Brésil, Argentine et Australie qui dominent largement ce marché ont fortement progressé. Mais les fournisseurs « secondaires » aussi ont augmenté leurs envois sur le début de 2020.
En juin 2020, vingt-six pays sont autorisés à exporter de la viande bovine en Chine. Ils n’étaient que quatorze en 2018 . « La viande bovine russe a fait son arrivée sur le marché chinois en avril 2020. Les USA pourraient bien décoller sur l’année en cours avec 90 abattoirs agréés désormais contre 30 l’an dernier » informe Jean-Marc Chaumet.
La France pour sa part a expédié 640 tonnes sur les quatre premiers mois de 2020, avec toujours cinq abattoirs agréés pour l’instant. Sur l'année entière 2019, 450 téc avaient été expédiées (12500 téc pour l'Union européenne entière)
Le prix de la viande bovine est actuellement au plus haut en Chine, et l’écart de prix avec la viande porcine s’est fortement réduit en 2019. Le prix du porc a en effet bondi suite à l’épidémie de fièvre porcine africaine qui a réduit, selon l’IFIP, le cheptel chinois de truies d’environ 50 %.
Une dépendance croissante aux importations
Les imports représentent 30 % environ de l’offre de viande bovine en Chine, et la dépendance aux importations est sur une tendance croissante. "La Chine mise sur les importations pour ne pas subir d’inflation sur l’alimentation animale et aussi parce que cela stimule l’amélioration de la production locale des élevages chinois" analyse Jean-Marc Chaumet.
Pour 2020, la production chinoise de viande bovine est prévue stable ou en recul, et les flux illégaux d'importation également en recul. La consommation s’annonce en hausse, mais l’ampleur de cette hausse dépendra de l’écart de prix avec le porc et de la situation économique du pays. On peut d'autre part supposer que des stocks de viande bovine congelée d'importation ont peut-être été constitués durant le confinement.
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