La blonde d’Aquitaine fêtée et classée en terre mayennaise
Entre Saint Gaudens en Haute-Garonne l’an dernier et la foire de Béré à Chateaubriant en Loire Atlantique en septembre 2023, le concours National Blond a fait halte cette année fin juillet au parc des expositions de Mayenne dans le cadre de la fête de la Madeleine.
Entre Saint Gaudens en Haute-Garonne l’an dernier et la foire de Béré à Chateaubriant en Loire Atlantique en septembre 2023, le concours National Blond a fait halte cette année fin juillet au parc des expositions de Mayenne dans le cadre de la fête de la Madeleine.
Les 22, 23 et 24 juillet dernier, après les éditions 1994, 2002 et 2016, c’était la 4° fois que le concours national Blond avait lieu au parc des expositions de Mayenne dans le département éponyme. Ce concours a été l’occasion de fêter le 60° anniversaire du livre généalogique de la race. Un total de 145 élevages exposants venus de 40 départements avaient fait le déplacement. Ils ont présenté quelques 400 animaux répartis en 47 sections auxquels s’ajoutait la cinquantaine de veaux des sections de vaches suitées. « On retrouve les chiffres habituels de nos concours même si l’évènement a cette année a eu lieu particulièrement tôt en saison pour permettre une organisation couplée à la foire de la fête de la Madeleine laquelle s’est traduite par environ 38 000visiteurs. » souligne Lionel Giraudeau, directeur de France Blonde d’Aquitaine sélection. Côté ambiance, la meilleure tenue du prix de la viande est forcément motif de satisfaction, mais il est vite tempéré par la hausse du prix de tous les intrants auxquels viennent se cumuler les tristes conséquences de cet été brulant. « Et en Blonde, les tarifs de nos vaches de boucherie ont certes progressé ces derniers mois mais cette évolution est en proportion bien inférieure à celle enregistrée sur les laitières de réforme. » Pour autant les commentaires sur la conjoncture et le nouveau contexte agricole découlant de la guerre en Ukraine n’ont pas monopolisé toutes les conversations.
Se retrouver entre collègues
En effet, malgré l’enjeu lié au classement, pour bien des éleveurs un concours est aussi d’abord un moment de détente, presque de vacances entre collègues avec la joie de se retrouver autour de beaux et bons animaux. A noter également un retour aux chiffres habituels pour les différentes délégations d’éleveurs étrangers venu des principaux pays européens (Pays-Bas, Danemark, Belgique, Allemagne, Suisse…) où la Blonde a su faire des adeptes. Ces derniers ont d’ailleurs eu la possibilité de visiter deux élevages mayennais : le Gaec Mezange et le Gaec de la Cassine. « La Mayenne a été un département dynamique pour l’expansion géographique de la Blonde d’Aquitaine voici une trentaine d’années avec la constitution de doubles troupeaux où un cheptel Blond a été mis en place en complément du lait. » explique Lionel Giraudeau.
Quatre juges uniques
Les quatre juges uniques venus des Landes, de l’Aveyron, du Gers et du Calvados ont départagé des sections d’animaux très correctement préparés malgré le contexte tendu pour les différentes matières premières utilisées pour compléter les fourrages au cours des mois précédant le concours. « Tous les éleveurs avaient fait des efforts pour avoir des animaux parfaitement bien présentés. » souligne Marc-Antoine Cazals, le juge Aveyronnais venu depuis son élevage situé à mi-chemin entre Rodez et Albi où sur 145 ha il conduit un cheptel comptabilisant pratiquement le même nombre de vaches mères. « J’ai cherché à mettre en avant des animaux bien proportionnés, d’un type mixte avec une bonne ouverture de bassin, une bonne finesse globale et se déplaçant bien. » explique celui qui jugeait pour la seconde fois sur un concours national et était en charge des sections de jeunes femelles.
Gaec Plante-Moulet et SCA Arsicaud
Quatre élevages étaient en lice pour les deux catégories reines que sont le prix d’ensemble et le prix d’élevage. Être en mesure de présenter un lot pour ces deux prix est devenu quelque chose de vraiment coûteux compte tenu du temps de préparation en amont et de la forte progression des tarifs des aliments nécessaires pour avoir des animaux affichant le jour J le bon niveau d’état qui permettra de mettre en avant la belle morphologie qui saura séduire le jury. « Côté palmarès, pour les grands prix de lot, on retrouve le Gaec Plante-Moulet (Tarn) pour le prix d’élevage, et la SCA Arsicaud (Charente Maritime) pour le prix d’ensemble. » détaille Lionel Giraudeau. « Le championnat jeune mâle revient à un taureau ayant obtenu la qualification RJ* à la station raciale, pour un groupe de propriétaires d’Occitanie dont l’élevage Sazy. A noter que la mère de ce mâle, Ovidie, a été sacrée championne suitée. Quant à Rocheteau, le champion mâle espoir, il fait la fierté de ses copropriétaires, un groupe d’éleveurs de Loire-Atlantique. Il a également obtenu le championnat suprême. Enfin, c’est Ourasi, un mâle déjà bien connu sur les concours, qui a remporté le championnat adulte pour le compte de ses copropriétaires des Landes et de l’Orne. »
Née en Mayenne, détenue en Haute-Garonne
Côtés femelles, les têtes de classement ont permis à plusieurs élevages du Grand Ouest de monter sur les premières marches du podium. Suisse est la championne femelle jeune. Elle provient de l’élevage du Gaec Thomasin dans la Sarthe, un élevage habitué du Challenge OS encore dans le top 5 cette année. Rosita la championne femelle espoir est une normande de naissance, puisque née dans l’élevage du Gaec de l’Hôpital dans le Calvados à qui elle appartient toujours. Quant à Odessa, la championne adulte, elle est elle aussi née dans les Pays de la Loire, à savoir au Gaec Linay-Pottier en Mayenne. Ses actuels propriétaires, les deux associés du Gaec Bouas en Haute-Garonne, l’ont acquise lorsqu’elle était génisse à l’occasion du millésime 2020 de la vente de Blonde Pays d’Oc.
Deux tarifs records à 12 400 et 10 200 €
L’habituelle vente aux enchères organisée par Blonde Génétique proposait dix reproducteurs de haut niveau avec cette année autant de mâles que de femelles pour lesquels les acheteurs potentiels avaient la possibilité de faire monter les enchères sur place autour du ring ou depuis leur domicile via internet en pianotant sur le clavier de leur ordinateur. Pour l’essentiel, les animaux restent en France, avec une demande dynamique en génisses mais nettement plus timorée pour les mâles avec même plusieurs invendus sur le ring mais qui ont par la suite trouvé preneur une fois ramenés à l’attache. Les deux records (12 400 et 10 200 €) concernent d’ailleurs deux jeunes femelles. « Le contexte est pourtant correct pour les animaux destinés à l’élevage et les dernières ventes de taureaux évalués en station se sont globalement bien passées. » souligne cependant Jérôme Nègre responsable de Blonde Génétique et animateur de la vente.
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Pour retrouver l’intégralité du classement du concours de Mayenne, c’est ici.
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