Effluents d'élevage : « J’épands le fumier chaque semaine sur prairie directement après le curage »
Franck Bézier, éleveur en Loire-Atlantique, réserve une grande partie du fumier aux prairies. Il épand chaque semaine en direct après le curage sauf au printemps.
Franck Bézier, éleveur en Loire-Atlantique, réserve une grande partie du fumier aux prairies. Il épand chaque semaine en direct après le curage sauf au printemps.
Franck Bézier, éleveur de blondes d’Aquitaine à Vigneux-de-Bretagne en Loire-Atlantique, cure chaque semaine sur trois à quatre mètres de large derrière la marche dans sa stabulation en aire paillée accumulée. Le fumier est directement placé dans l’épandeur, puis réparti dans la foulée sur une prairie.
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« Le seul tracteur charge et épand. Avec le crochet hydraulique, ça me prend 30 secondes à chaque manipulation. Je n’ai pas de béquille, j’ai juste à brancher les flexibles et le cardan », explique Franck Bézier. Le premier intérêt de cette pratique pour l’éleveur est de ne charger le fumier qu’une fois pour toutes.
Le fumier est stocké dans l’épandeur
Ce chantier est réalisé une fois par semaine hors période d’interdiction (du 15 décembre au 15 janvier), sauf au printemps quand il n’y a que des jeunes bovins en bâtiment. « Il est très rare que les conditions de portance ou la météo m’empêchent d’épandre. » Franck Bézier s’organise pour passer sur les prairies les plus saines aux saisons où il pleut le plus. Pour les prairies pâturées, il passe juste après la sortie des bovins. Il faut ensuite attendre environ un mois pour remettre des animaux, ce qui n’est pas gênant car son temps de retour dans la gestion du pâturage est un peu plus long que ça.
Épandage sur les prairies temporaires
Pour l’éleveur, épandre le fumier frais directement sur les pâtures est susceptible de limiter le lessivage de la potasse car il est bien étalé. Et comme le fumier a été très peu remué, les pertes par volatilisation surtout en hiver sont a priori évitées.
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« Je compte à peu près un épandeur de 12 tonnes par hectare, soit environ 35 unités d’azote. Comme je passe sur chaque parcelle tous les ans depuis très longtemps, cela correspond à une dose annuelle de 35 unités d’azote valorisée par la prairie. »
Pas besoin d’apport d’azote minéral pour le démarrage
L’exploitant a constaté qu’épandre en hiver lui permet de ne pas avoir besoin de faire un apport d’azote minéral de démarrage en sortie d’hiver. « Les prairies démarrent très bien et tôt. C’est une économie supplémentaire », apprécie-t-il. Autre avantage, le fumier qui est relativement pailleux ne dégage pas d’odeurs fortes ni persistantes par temps humide à cette saison.
Les parcelles de prairies temporaires qui sont pâturées le plus de fois dans l’année, et celles qui sont les moins productives et en même temps de portance moyenne ne reçoivent pas de fumier. Franck Bézier ne passe pas non plus sur les petites parcelles avec ruisseaux ni sur celles qui sont proches des habitations. De l’azote minéral est apporté uniquement sur certaines parcelles de prairie temporaire après une fauche en période de forte pousse (environ 40 unités).
Un curage complet du bâtiment est réalisé mi-décembre, avant de rentrer les vaches en préparation au vêlage, puis une fois en cours d’hiver, en général début février. Ce fumier est lui aussi destiné surtout aux surfaces en prairies temporaires. Il arrive aussi à Franck Bézier d’apporter du fumier au printemps sur les parcelles où sera semé du maïs, parfois aussi dans un dérobé, mais pas tous les ans. « Le fumier est le mieux sur les prairies », estime-t-il.
Chiffres clés
100 vêlages de blondes d’Aquitaine avec vente de jeunes bovins et de femelles finies
110 ha de SAU dont 80 de prairies, 15 de maïs ensilage et 15 de triticale
1 unité de main-d’œuvre