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Impact des cinq scénarios

Les experts de l’Inra ont réalisé des simulations pour quantifier l’impact de ces scénarios sur les effectifs bovins et ovins. Ils ont également  procédé à une analyse sur les tonnages de viande et lait produits et sur l’aspect occupation du territoire et emplois induits.

Impact sur les tonnages produits

Les scénarios Libéralisation et Géopolitique, sont très orientés sur les productions de bétail maigre. Lesquelles seraient même en fort développement pour le scénario Géopolitique. Pour les trois autres évolutions envisagées, c’est la production de viande finie qui prendrait de l’importance, soutenue par la progression du marché local ou l’export.

Dans le scénario 1 promouvant l’excellence, les animaux produits sont essentiellement des jeunes bœufs finis avec de l’herbe pâturée ou récoltée. Dans le scénario Agroécologie, les animaux seraient dans une forte proportion des co-produits des troupeaux laitiers nés de vaches de types mixtes pouvant aussi avoir été conduites en croisement. Dans le scénario Partenariat, une part de veaux de lait ou veaux rosés est conservée pour des consommateurs connaisseurs ainsi que des bœufs et génisses de 28-30 mois aux côtés de jeunes taurillons.

De par son maintien plus ou moins important selon les scénarios, le cheptel laitier continuerait à jouer un rôle non négligeable dans la production de viande bovine. La filière lait destinée à la transformation fromagère se maintient dans les scénarios Excellence,  Libéralisation, Géopolitique et augmente ses volumes produits dans les deux autres scénarios : +30% pour le scénario Agroécologie, et + 20% pour le scénario Partenariat. En revanche, les cheptels élevés en vue de produire du lait standardisé et des produits de grande consommation s’affichent en net recul à l’exception du scénario Agroécologie. Il s’agirait alors de lait standard, mais destiné à approvisionner des marchés essentiellement locaux.

Impact sur l’utilisation du territoire

Quel que soit le scénario envisagé, les surfaces en herbe resteraient ultra-majoritaires dans l’utilisation de la SAU avec une part des prairies temporaires variable selon le niveau d’intensification des surfaces fourragères. Le premier scénario Excellence se traduit par une légère progression des surfaces occupées par la forêt et par les cultures directement destinées à l’alimentation humaine. Le second scénario Libéralisation induit une forte baisse des surfaces valorisées par des troupeaux de ruminants au profit d’une production de biomasse à des fins énergétiques, voire de céréales. Avec une conduite optimisée des surfaces en herbe, le scénario Agroécologie favorise le recours aux prairies temporaires, aux cultures fourragères et aux céréales afin de maximiser l’autonomie alimentaire des exploitations. En stimulant les effectifs allaitants en vue de produire du maigre destiné à satisfaire une partie des besoins en viande des pays d’Afrique du Nord, le scénario Géopolitique occupe toutes les surfaces en herbe disponibles.

Impact sur les emplois

Quel que soit le scénario envisagé, le nombre d’emplois directs ou indirects liés à l’élevage de ruminants serait pénalisé comparativement à la situation actuelle, mais à des degrés divers selon les scénarios envisagés. Avec des élevages essentiellement spécialisés sur l’exportation de bétail maigre, les scénarios Libéralisation et Géopolitique sont clairement les plus pénalisants.

À l’inverse, la baisse du nombre d’emplois serait contenue dans le scénario Agroécologie dans la mesure où c’est aussi celui qui permet le maintient d’un nombre plus important d’exploitations. S’il se traduit par une nette baisse de la consommation de viande, le nombre d’emplois induits par les activités d’élevage serait conforté dans le scénario Excellence. En effet, il se traduit par un développement de la finition avec à la clé un développement de l’exportation de la viande qui en résulte et génère de ce fait un nombre appréciable d’emplois induits.

Avis d'expert

Fabien Cornen, 

"Pour l’export, le prix demeure déterminant"

« Le scénario avec -60% de consommation ne me convient pas. Même si nous sommes confrontés à de nombreuses attaques sur le bien-être animal et l’environnement, les professionnels de la filière savent écouter et réagir. Le scénario agroécologie me semble pertinent. Il faut aller dans le sens de ce que demande le consommateur. Je ne néglige pas non plus le scénario « partenariat ». Il commence d’ailleurs à se développer.

Pour l’export, SVA exporte actuellement 15% de ses volumes, mais sur ce créneau le prix demeure l’argument déterminant. C’est pour cela que je serai prudent avec le cinquième scénario. On ne sera jamais compétitif avec la viande indienne. La position de la France sur ces marchés d’export lointains doit être axée sur l’excellence. »

avis d'expert

Jean-Claude Guillon, 

"Produire ce qui est demandé"

« Je pense que l’on ira vers l’association de différentes options proposées par ces scénarios. Le Massif central n’est pas un bassin de consommation important et devra forcément « exporter » vers les grandes agglomérations, qu’elles se situent en France, en Europe ou sur pays tiers. Il faut ensuite produire ce qui est précisément demandé. Autre notion essentielle, c’est la régularité. Les chaînes d’approvisionnement ont horreur des ruptures sur les volumes et la qualité et veulent donc des garanties sur ces volets. C’est aussi pour cela que je ne crois pas au « tout herbe ». Il faut à un moment donné marier l’herbe à autre chose si on veut pouvoir garantir la régularité d’une viande tout au long de l’année. »

avis d'expert

Cédric Conteau, 

"Un acteur clé de l’entretien des paysages"

« Les Parc naturels régionaux ne sont pas des réserves d’Indiens ! L’élevage est un acteur clé de l’entretien des paysages. Sa dynamique permet un maintien de la biodiversité et évite d’être confronté à la problématique de fermeture des milieux. C’est aussi un acteur fort pour l’attractivité de nos territoires. Les différentes races locales sont des partenaires privilégiés pour contribuer à en forger l’image.

Le scénario qui m’inquiète le plus est la poursuite du schéma actuel, c’est-à-dire celui de la libéralisation. Il se traduit dans nos zones par des abandons de surface, une banalisation des paysages qui se referment progressivement et la diminution régulière du nombre d’éleveurs. Le scénario que l’on aimerait voir privilégier est bien entendu celui de l’agroécologie. Pas uniquement pour son volet environnemental mais aussi pour son impact en termes d’emplois sur le territoire. »

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