Aller au contenu principal

Il est « urgent » de s’occuper de l’agriculture alerte Jean-Marc Jancovici

Dans un message posté sur Linkedin, Jean-Marc Jancovici réagit à un article des Echos relatant la visite d’Emmanuel Macron aux Terres de Jim prévue ce 9 septembre. La réaction de l’ingénieur engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique tombe comme un message adressé à Emmanuel Macron et un appel à la « volonté présidentielle ». Il est « urgent » de s’occuper de l’agriculture.

Pour Jean-Marc Jancovici, le « sujet de la production de nourriture » est « lié à l’actualité » de l’amont à l’aval.
© Capture YouTube

Il a imaginé le bilan carbone et cela a grandement contribué à forger sa notoriété. Jean-Marc Jancovici, ingénieur de l’Ecole polytechnique, est aujourd’hui connu pour son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ce 8 septembre, le spécialiste réagit à un article des Echos. Marie-Josée Cougard titre son papier : « Emmanuel Macron : le président fixe des priorités à l’agriculture pour 2030 ». La journaliste relate le déplacement prévu du chef de l’Etat le 9 septembre sur les Terres de Jim, la fête agricole organisée par les Jeunes Agriculteurs, à Outarville dans le Loiret. L’occasion pour Emmanuel Macron de parler de l’avenir de l’agriculture et notamment de la future loi d’avenir agricole qui sera discutée en 2023. Une loi qui a pour objectif d’assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs en apportant des réponses au défi climatique.

C’est sur Linkedin que Jean-Marc Jancovici commente l'article du quotidien économique et donne son avis sur l’agriculture française. « L’agriculture partage une caractéristique avec le climat : pour qu’elle (re)devienne un sujet sérieux, il faudra arrêter de tout réduire à des indicateurs économiques, et revenir à des indicateurs physiques - ceux qui comptaient le plus avant que nous ne devenions une civilisation d’urbains déconnectés de ce qui se passe " en dehors ". »

Celui qui est également enseignant et conférencier rappelle ce que représente l’agriculture pour la France. « Elle ne fait que 2 % du PIB, mais elle nourrit 100 % de la population, occupe 2/3 du territoire (pâturages inclus), entretient une biomasse animale (celle des bovins) du même ordre que celle des Français(es) – avec 15 millions de bêtes à cornes pesant en moyenne quelques centaines de kg – et engendre 20 % de nos émissions de gaz à effet de serre. »

L'agriculture à la base de la pyramide des besoins

Un secteur qui représente « beaucoup moins que les télécoms ou la voiture dans le PIB, » poursuit-il, mais qui se trouve « à la base de la pyramide de Maslow », qui hiérarchise les « besoins » humains.

« Sans base, une pyramide a du mal à rester debout, » observe Jean-Marc Jancovici. « Sans nourriture, adieu la start-up nation ! » ironise-t-il.

 

Le sujet de la production de nourriture est lié « par tous les bouts » à l’actualité, poursuit-il. « A l’amont du champ, les combustibles fossiles servent à fabriquer des engrais et à alimenter des engins agricoles, et à l’aval ils servent à transporter les récoltes jusqu’aux élevages ou usines de l’agroalimentaire, puis des usines au magasin ». Ils servent aussi à « transformer et emballer ».  Au bout du compte « la dépendance de la chaîne alimentaire aux hydrocarbures est massive, » analyse-t-il. Et d’évoquer aussi les « aléas climatiques », qui sont « de moins en moins des aléas » …

Pour toutes ces raisons, il est à ses yeux « urgent » de s’occuper du sujet, « car les temps de transformation sont longs en agriculture, » remarque-t-il. Il va selon lui falloir des décennies « pour voir des cultures ou animaux différents, cultivés ou élevés différemment, transformés et distribués différemment, à des consommateurs qui vont devoir moins habiter en ville ». En effet, il estime que « la ville ne peut vivre qu’avec des flux importants qui demandent une énergie abondante ». Des citadins qui auront de plus « des habitudes alimentaires différentes ».

Pour Jean-Marc Jancovici, la volonté présidentielle de s’emparer du thème de l’agriculture pourra être attestée par « le nombre de personnes » qui vont être mobilisées pour « plancher sur le sujet ». Des personnes « de qualité » avec du « temps disponible » pour « discuter avec une administration européenne qui tient une partie importante des manettes ». Selon lui, la réponse ne devrait pas tarder.

 

Les plus lus

ciel menaçant au-dessus de champs
Prix des terres agricoles dans l’UE : où se situe la France ?

Eurostat, le bureau des statistiques de l’Union européenne vient de livrer ses données relatives au prix des terres agricoles…

Bâtiment agricole avec des panneaux photovoltaïques sur le toit.
Moratoire en vue sur les hangars photovoltaïques agricoles ?

Le gouvernement a annoncé le 12 février un projet d’arrêté qui vise à réduire, de façon rétroactive au 1er février…

La réalisatrice Louise Courvoisier devant des vaches
Vingt Dieux, primé aux Césars : « J’ai voulu représenter les enfants d’agriculteurs avec qui j’allais à l’école dans le Jura »

Recompensée ce 28 février d’un César pour son premier long métrage (un autre à été attribué à la jeune Maïwène Barthélémy qui…

Haie taillée à l'épareuse entre deux prairies.
Taille des haies : quelles obligations pour les agriculteurs de maintien et d’entretien en 2025 ?

Après des mois d’annonces politiques et de navette parlementaire, quelles obligations reste-il pour les agriculteurs au regard…

Karine Le Marchand obtient 3 actions de 5 distributeurs pour soutenir les agriculteurs : coup de com’ ou vraies mesures concrètes ?

A l’initiative de la présentatrice star de l’Amour est dans le pré, Intermarché, Casino, Carrefour, U et Auchan ont présenté…

 Panneaux photovoltaïques sur une stabulation
Hangars photovoltaïques agricoles : le gouvernement appelé à maintenir le tarif fixe de 95 Eur/MWh

Le Conseil supérieur de l’énergie (CSE) demande au ministre de l’Industrie de revoir son projet de révision drastique à la…

Publicité