Groupama lance son assurance prairies
Le contrat d’assurance contre les risques climatiques pour les prairies de Groupama est prêt. Il est construit à partir de données satellitaires sur la pousse des prairies et de l’estimation des besoins propres à l’exploitation en aliments de substitution.
Le contrat d’assurance contre les risques climatiques pour les prairies de Groupama est prêt. Il est construit à partir de données satellitaires sur la pousse des prairies et de l’estimation des besoins propres à l’exploitation en aliments de substitution.
La souscription pourra se faire sur internet ou auprès de son agence à partir du 18 janvier 2016. C’est un contrat d’assurance indicielle, basé sur des données satellitaires fournies par Airbus defence & space. Les satellites mesurent sous différentes longueurs d’ondes la réflectance du couvert des prairies, qui permet d’estimer son volume. Le dispositif de Groupama croise ces données avec le potentiel pédologique des sols dans des algorithmes, pour aboutir à une courbe de production de la prairie. Près de 23 000 zones de mesure faisant 600 mètres sur 600 mètres ont été définies sur la France, indépendamment du découpage administratif en communes.
Ce maillage de référence permet d’attribuer des valeurs de production à d’autres zones dont le comportement a été qualifié d’identique. Pour une exploitation donnée, le parcellaire de l’exploitation étant intégré à partir de Telepac, ce sont en général deux ou trois zones de référence qui sont utilisées pour estimer la production des prairies. Cela permet de tenir compte d’une certaine « typologie » des parcelles, en différenciant par exemple des prairies de vallée ou des prairies de côteaux, un plateau ou des prairies d’altitude… En fonction de l’importance des surfaces de chaque type sur l’exploitation, une courbe de production unique est ensuite attribuée à l’exploitation. En fin de saison, elle est comparée à une moyenne historique (la moyenne des cinq années précédentes desquelles on retire la meilleure et la moins bonne) et le cas échéant, un pourcentage de perte en est déduit.
Couvrir un déficit de production de la ration des animaux
« La logique du contrat est fondée sur la protection non pas tant des surfaces fourragères en tant que telles, mais sur celle de la ration des animaux », explique François Schmitt, président délégué de la fédération nationale Groupama. Pour y parvenir, les besoins en fourrages produits par les surfaces en herbe en fonction de l’assolement, du troupeau, du type de conduite (conventionnel, bio, raisonné…)… sont estimés, pour chaque exploitation, à partir de références technico-économiques.
Au moment de souscrire un contrat, l’éleveur définit lui-même le prix de rachat (entre un minimum et un maximum donnés) qu’il envisage pour des aliments de substitution. Il en est déduit le niveau du capital assuré par hectare de prairie. L’éleveur choisit d’autre part le niveau de franchise entre 20 et 30 %, sachant que la règle de base pour le contrat socle est de 25 %. L’outil de simulation en ligne de Groupama permet de tester facilement ces différentes options qui font varier le prix de l’assurance, et en même temps de s’approprier des repères sur le niveau d’exposition de son élevage aux risques climatiques. Plusieurs stratégies peuvent être ainsi testées. « L’assurance prairies a été coconstruite avec les agriculteurs élus de Groupama », précise François Schmitt.
Tous les types de prairies peuvent entrer dans le contrat (luzerne, prairies temporaires, prairies permanentes, landes, estives, etc.). Toutes les surfaces en herbe de l’exploitation doivent être engagées dans le contrat conformément à la logique du CNGRA. L’éleveur a cependant le choix d’y intégrer ou non les surfaces très extensives de type estives ou landes. Les tarifs varieront selon le risque attribué à la région fourragère. La couverture porte de février à fin octobre. Si l’éleveur fait une déclaration de sinistre, l’indemnisation se déclenche automatiquement quand les conditions sont remplies.
« Le contrat 2016 permet d’assurer contre les risques de déficit de pluviométrie et/ou de déficit de température qui peuvent affecter le rendement des prairies, détaille François Schmitt. Il est amené certainement à évoluer avec la technologie dans les années futures. Peut-être que dans cinq ou dix ans, une garantie contre l’excès d’eau qui pénalise l’exploitation des prairies pourra être proposée. »
Le CNGRA valide les modalités du contrat socle de l’assurance prairies
Le Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) a conclu en décembre un accord sur la nouvelle branche du contrat-socle que constitue l’assurance des prairies. Le contrat de base qui ouvre droit à une subvention de 65 % de la cotisation sera construit selon une seule modalité pour 2016 : un seuil de déclenchement de 30 % de perte de la production fourragère et une franchise de 25 %. Les éleveurs pourront choisir d’autres modalités pour leurs contrats, mais la part subventionnée de la prime ne portera que sur sa fraction correspondant aux critères définis par le CNGRA.
En plus de Pacifica et Groupama qui ont déjà tous deux lancé leurs contrats, Aviva et Axa ont annoncé qu’ils proposeront une assurance prairie en 2016.
Il est prévu qu’à mi-campagne en 2016, un point soit fait dans le cadre du CNGRA pour comparer les observations sur le terrain et les estimations des professionnels de l’assurance.