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FCO 3 : « Nous avons perdu jusqu’à 400 litres de lait par tournée de collecte dans l'Aisne »

Les bovins laitiers de l’EARL Ferme de la marnoise, dans l’Aisne, ont contracté la FCO 3. Les premiers symptômes ont été repérés le 19 août 2024. Vendredi 30 août 2024, les éleveurs espèrent avoir passé le pic de la maladie.  

Les trayons abimés ont été les premiers symptômes de la FCO 3 repérés sur quatre vaches pendant la traite, le 19 août 2024.
© C. Ryckebusch

Francis et Coralie Ryckebusch élèvent 72 vaches laitières, en agriculture biologique, au nord de l’Aisne. L’élevage est limitrophe avec le département du Nord et situé à cinq kilomètres de la frontière avec la Belgique. Le cheptel a contracté la fièvre catarrhale ovine (FCO) sérotype 3. Ils racontent. 

Francis et Coralie Ryckebusch, éleveurs dans l’Aisne, démarrent la vaccination de leur troupeau ce vendredi 30 août 2024. Tout le cheptel va y passer.

« Le premier cas de FCO 3 dans le village est arrivé chez une éleveuse de moutons en bio le 11 août 2024. C’était juste avant les huit jours de vacances que nous prenons chaque année. Quand nous sommes revenus, le 19 août 2024, nous avons repéré des trayons abimés sur quatre laitières lors de la traite. Comme si les vaches s’étaient abimées dans des ronciers. Nous les avons isolées et notre fils de 10 ans a vu que deux d’entre elles avaient le nez rouge et qui coulait fortement, ainsi que des aphtes dans les narines. Nous avons pris leur température, elles étaient à 40 °C. » 

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« Les symptômes de la FCO 3 sont aléatoires » 

Nous ne nous sommes pas fait d’illusion. Nous avons appelé le vétérinaire, qui a réalisé des prises de sang sur deux bêtes. Les résultats sont revenus positifs à la FCO 3 sous trois jours. Le vétérinaire a déclaré le foyer. Il nous a donné de l’anti-inflammatoire pour faire tomber la fièvre et soulager les animaux. Tous les trois jours, la laiterie ramasse normalement 2 600 litres de lait. Nous étions tombés à 2 200 litres. Aujourd’hui, vendredi 30 août 2024, nous avons encore sept vaches symptomatiques : nous les repérons à l’œil. Les manifestations de la FCO 3 sont aléatoires : soit de la fièvre, soit une chute de production de lait, soit les deux, soit des trayons abimés ou des écoulements nasaux. Mais nous avons peut-être aussi des bêtes malades et asymptomatiques. »  

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Le nez rouge et des écoulements sont la deuxième manifestation de la maladie constatée sur les laitières.

Trois vêlages précoces 

« Pour l’instant, les taries, les veaux et les jeunes bovins n’ont rien mais nous les surveillons de prés. En revanche, nous avons eu trois vêlages précoces. Nous avons deux périodes de vêlages : celle du printemps et celle de l’automne qui démarre début septembre. Nous sommes habitués à des veaux qui pèsent entre 50 et 55 kg à la naissance. Mais, quand nous avons rentré les laitières pour les préparer au vêlage quinze avant le terme, nous avons trouvé une vache avec son veau. Les deux autres ont vêlé huit jours avant terme. Les trois veaux nés pesaient 42 kg, 43 kg et 47 kg à la naissance. Nous en avons parlé à notre vétérinaire, qui nous a dit que cela pouvait être une manifestation de la FCO 3, même si les vaches n’avaient pas de symptômes. Les veaux sont petits mais vivants. En revanche, les mères n’ont pas eu leur préparation au vêlage et le début de lactation est difficile. » 

« Administrativement, la FCO 3 rien ne change pour nous. Notre lait a été collecté. Nous sommes trois fermes laitières dans la commune. Nos voisins proches n’ont pas tous eu les mêmes symptômes. »  

Lire aussi FCO 3 et 8 et MHE : FNSEA et JA appellent l’Etat à commander plus de doses de vaccin

Un conseil : surveiller ses bovins et appeler son vétérinaire  

« Mais, si nous pouvons donner un conseil, c’est de bien surveiller ses bovins, d’appeler son vétérinaire pour les soulager en cas de symptôme et déclarer le foyer. C’est du bon sens. Pour l’instant, nous touchons du bois, nous n’avons eu aucune mortalité. Les premières vaches symptomatiques commencent à remonter en lait. Nous espérons avoir passé le pic de la maladie. Ce soir, nous commençons la vaccination : d’abord les laitières. Puis tout le cheptel, dès deux mois d’âge, d’ici huit jours. » 

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