Limousine Park
« Explorez la planète Limousine ! »
Le premier parc agro-touristique de France a rouvert ses portes pour sa deuxième saison sur le Pôle de Lanaud. Vitrine de la région et de la race Limousine, il vise à terme 35 000 visiteurs par an.
Le premier parc agro-touristique de France a rouvert ses portes pour sa deuxième saison sur le Pôle de Lanaud. Vitrine de la région et de la race Limousine, il vise à terme 35 000 visiteurs par an.
Quartier général de la race Limousine, le Pôle de Lanaud abrite depuis l’année dernière le premier parc agro-touristique de France. Situé en Haute-Vienne, à quelques kilomètres au sud de Limoges, en bordure de l’autoroute A 20, il s’étend sur sept hectares, aménagés pour créer un lieu de communication et d’échanges entre l’élevage et le grand public, en mettant en avant la race Limousine, l’élevage allaitant et les richesses du Limousin. « L’objectif est de créer les conditions du dialogue, de l’échange, un lien entre les éleveurs et une urbanité grandissante qui coupe les citoyens de leurs racines. Le parc a aussi pour vocation de valoriser le patrimoine architectural, historique, paysager et environnemental, forestier, culinaire et vivant du Limousin », explique Emilien Rouet, responsable communication du Pôle de Lanaud. Lieu de communication et d’échange depuis sa création, le Pôle de Lanaud, déjà site inscrit de la vallée de la Briance, labellisé patrimoine du XXe siècle pour son ensemble architectural conçu par Jean Nouvel, et site remarquable du goût, ajoute ainsi une corde à son arc.
Les visiteurs sortent rassurés et ravis
Le parcours de visite répond à tous ces objectifs. Il est intégré dans le Pôle de Lanaud tout en respectant le périmètre sanitaire de la station de qualification. Il débute par le ring où ont lieu les ventes, cinq fois par an. Un film donnant la parole aux éleveurs y est diffusé. Les thématiques abordées sont l’environnement, la nutrition, le bien-être animal, avec des éléments factuels pour répondre aux mises en cause régulières de l’élevage et de la viande dans les médias. « Nous voulons montrer que les éleveurs aiment leur métier et qu’ils le font bien. » Le visiteur découvre ensuite un espace d’exposition, qui retrace l’histoire de la Limousine avec une frise historique « de Lascaux à Lanaud » et des objets symboliques liés à la race. Puis un animateur prend en charge les visiteurs pour une visite guidée mettant en avant le Pôle de Lanaud, son architecture et sa mission au service de la performance des éleveurs. Commence ensuite le parcours le long de levades et déambulations paysagères, à la rencontre de Limousines dans les prés et du paysage agricole typique du Limousin. Un arrêt permet d’observer les animaux en station. Puis les visiteurs parcourent cinq « îles aux labyrinthes », qui reconstituent les milieux humides de la région. Différentes énigmes autour de l’élevage leur permettent de passer d’île en île. Ils arrivent ensuite à une ferme limousine typique du XIXe siècle, la ferme historique de Lanaud aménagée en ferme pédagogique avec des espèces du Limousin que les visiteurs peuvent découvrir avec un animateur. Le parcours passe également à proximité de l’unité de méthanisation, l’occasion de mettre en avant les efforts fait par les éleveurs pour valoriser les effluents. La promenade se poursuit sur des terrasses pédagogiques, dont chacune a une thématique : la production bovine, l’alimentation, la nutrition, les signes de qualité, les métiers de la filière, l’environnement, interprétation paysagère, cycle de l’eau, du carbone… De nombreuses vues panoramiques mettent en exergue le paysage d’élevage et de bocage de la campagne limousine. « Les visiteurs sortent rassurés, ont une vision positive de la filière et les enfants sont ravis », affirme Émilien Rouet.
Un investissement conséquent à faire vivre
Suite aux retours d’expériences de 2015, une chasse aux trésors pour les 6-12 ans a été créée. Un travail est en cours pour un parcours équivalent pour les 3-6 ans. Le parc propose également une offre d’accueil pour des séminaires, des colloques pour les entreprises et les particuliers, et développe les offres à destination des scolaires.
La création du parc a bénéficié d’un soutien important de la région Limousin, à hauteur de 1,416 million d’euros sur les 3,711 millions d’investissement total, 1,052 million de l’État et 1,243 million d’autofinancement. Le projet est porté par l’association Lanaud Développement, composée de France Limousin Sélection, du herd-book Limousin, de Lanaud Station et de la SCI Lanaud Immobilier. « L’objectif est que les visites financent le fonctionnement du site. Nous visons 18 000 visiteurs par saison les premières années, puis espérons monter à 35 000. Après la pré-ouverture en 2015, les premiers chiffres de 2016 sont positifs et nous sommes optimistes sur la fréquentation. L’ouverture cette année du restaurant Le Lanaud, tenu par la médiatique Anne Alassane (vainqueur de la première édition de Masterchef et animatrice d’une émission culinaire sur France 3) est un plus pour cette première saison complète. C’est une offre complémentaire et indispensable, pour découvrir et déguster les produits de qualité mis en avant dans le parc », conclut Émilien Rouet.
" Créer un lieu de communication permanent"
" À l’origine de ce parc, il y a le souhait de la profession de créer un lieu de communication permanent pour expliquer notre métier au grand public, explique Bernard Roux, président de France Limousin Sélection et éleveur à Salon-la-Tour (19). Nos concitoyens sont à 80 % des citadins sans attache avec le monde agricole. Et, à force de voir des images erronées, on finit par croire que c’est la réalité. Nous voulons apporter une autre image de l’élevage que celle véhiculée par les associations anti-élevage, conforter les éleveurs dans leur métier et susciter des vocations.
C’est aussi notre mission d’organisation raciale de montrer comment nous élevons nos animaux, comment la viande est produite. Et depuis le début de ce projet, lors de la première crise de la vache folle, les événements n’ont fait que conforter cette idée, même si elle a été plusieurs fois revue avant de trouver sa forme actuelle. Il y a évidemment une prise de risque, comme dans tout projet. Il faut maintenant le faire vivre, sur la durée. C’est une initiative qui ne peut qu’apporter un plus au métier d’éleveur, pour tous les éleveurs de France. "