États-Unis : les pratiques anticoncurrentielles de la filière bovine dans la ligne de mire
L’administration Biden veut intervenir pour punir les ententes sur les prix et les contrats abusifs dans la filière bovine, favorisés par l’hyperconcentration de l’aval.
L’administration Biden veut intervenir pour punir les ententes sur les prix et les contrats abusifs dans la filière bovine, favorisés par l’hyperconcentration de l’aval.
Pour Joe Biden, « il n’y a pas de capitalisme sans concurrence » et « l’industrie du bœuf est un cas d’école des effets néfastes que peut provoquer une hyperconcentration de la demande en amont ». Un credo que le président des États-Unis a rappelé à plusieurs reprises durant son mandat.
Outre le programme fédéral finançant la création de nouvelles unités d’abattage de bovins, porcs et poulets de chair, le secrétaire d’État à l’Agriculture, Tom Vilsack, a détaillé l’an dernier les actions spécifiques prévues pour la filière du bœuf. Il s’agit de surveiller et punir les firmes en cas d’entente sur les prix ou si les clauses des contrats passés avec leurs fournisseurs d’animaux sont jugées abusives à l’aune de multiples critères. Concrètement, l’USDA s’est associé, depuis le 19 juillet dernier, aux procureurs généraux locaux pour leur donner les moyens d’enquêter sur de telles pratiques. Un fonds ad hoc de 15 millions de dollars a été créé.
Un sujet tabou au pays du libéralisme
Ce rôle accru de l’État, au pays du capitalisme roi, passe mal dans les milieux conservateurs du Midwest. Dans le milieu, le sujet paraît tabou, d’autant plus que Joe Biden est candidat à sa réélection. L’association nationale des éleveurs de bovins (National Beef Cattlemen’s Association) n’a d’ailleurs pas répondu à nos sollicitations d’entretien répétées durant six semaines.