Aller au contenu principal

Éleveurs et usagers à la rescousse à Saint-Amand-Montrond

L'unique abattoir en activité dans le Cher, à Saint-Amand-Montrond, dans le sud du département, a été sauvé par un collectif, regroupant éleveurs, bouchers, organisations agricoles et associations locales. 

Depuis bientôt dix ans, l'abattoir de Saint-Amand-Montrond appartient à la SAS Abattoir Berry Bocage, laquelle est composée de différents actionnaires. Ils l’ont racheté le 29 juin 2009 à la municipalité. Cette dernière avait souhaité se séparer de la gestion de cet outil pour lequel des investissements devenaient indispensables. Pour permettre la reprise d’un outil incontournable pour les éleveurs locaux et encourager le maintien des différents circuits courts déjà en place, un collectif s’était alors fédéré au sein d’une SAS. « Le GDS en a été dès le départ le principal actionnaire, mais il était indispensable d’impliquer d’autres partenaires : les éleveurs, bouchers, grossistes, la chambre d’agriculture, la FDSEA et Groupama font également partie des actionnaires de l'abattoir », souligne Esthel Frederic, directrice du GDS et de la SAS Abattoir Berry Bocage.

Saint-Amand-Montrond est au cœur de la petite région agricole du Boischaut, territoire où sont situés l’essentiel des cheptels bovins et ovins du département. La disparition de cet outil se serait traduite par une délocalisation forcée de ces activités d’abattage et des emplois qui vont avec, sans occulter non plus le rôle indispensable de cet outil pour permettre les abattages d’urgence.

Plusieurs tranches de travaux

Au moment de son rachat, l’abattoir municipal était dimensionné pour 800 tonnes par an mais, dans les faits, n’en faisait guère plus de 500 tonnes en travaillant avec les espèces bovines, ovines, caprines, porcines et équines. Des investissements étaient bien entendu à prévoir pour pérenniser l’activité. Plusieurs tranches de travaux se sont donc succédé après la reprise pour moderniser l’outil, soit un peu plus d’un million d’euros d’investissement, aidé en partie par des subventions. 

« Actuellement, l’activité avoisine 1 500 tonnes par an. C’est conforme aux objectifs. On aimerait arriver à 2 000 tonnes en développant pour cela l’activité, en particulier l'abattage porcin pour laquelle des investissements important à l’échelle cet outil ont été réalisés », précise Esthel Frederic. Les actuels utilisateurs sont principalement des éleveurs pratiquant la vente directe, bouchers et grossistes. Viennent s’y ajouter quelques éleveurs qui font abattre pour l’autoconsommation et certaines associations qui l’utilisent également pour préparer quelques agneaux ou porcs pour leurs repas de fête. L’essentiel des animaux abattus proviennent du Cher et des bordures des départements limitrophes (Allier, Indre, Nièvre) auxquels s’ajoute la bordure nord de la Creuse. « Les charges de fonctionnement sont couvertes. Les années correspondant aux gros investissements ont parfois été difficiles mais nos finances sont saines. » La SAS emploie actuellement onze salariés. Chiffre important dans la mesure où tout emploi maintenu en zone rurale est précieux. Maintenir sur place les tonnages abattus grâce à un abattoir local, même de dimension modeste, contribue à consolider l’économie locale et à favoriser le développement et l’animation du territoire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Vache Aubrac couchée sur une logette.</em>
Bâtiment d'élevage : « Nos vaches aubrac s’accommodent bien aux logettes conçues pour les laitières »

À l’EARL des Bachoux, à Valuejols dans le Cantal, soixante-dix vaches aubracs ont remplacé depuis 2022 les montbéliardes dans…

<em class="placeholder">parc de contention pliable </em>
Astuce d’éleveur : un parc de contention qui se replie le long du bâtiment

Éric Castanié, à Valence-d’Albigeois dans le Tarn, a monté un parc de contention fixé sur la façade avant de son bâtiment…

charolaise vêlage
La provision pour augmentation de la valeur du stock de vaches est-elle intéressante ?

La déduction fiscale 2024 devient provision en 2025 et même, en pratique, une prime à l’augmentation du cheptel.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande