Elevage bovin viande en Pologne : « Le nombre de vaches allaitantes baisse, comme partout en Europe »
Jacek Zarzecki, éleveur en Pologne d’un troupeau de 150 limousines, ancien président de l’association polonaise des éleveurs et producteurs de bovins viande et vice-président du Copa et de la Cogeca, dresse un panorama de la filière bovine allaitante polonaise.
Jacek Zarzecki, éleveur en Pologne d’un troupeau de 150 limousines, ancien président de l’association polonaise des éleveurs et producteurs de bovins viande et vice-président du Copa et de la Cogeca, dresse un panorama de la filière bovine allaitante polonaise.

« Sur dix vaches en Pologne, une est allaitante et les neuf autres sont laitières. Aujourd’hui, nous comptons 1 100 élevages allaitants et l’effectif est d’environ 250 000 mères. Chaque année, notre association accueille dix à quinze nouveaux éleveurs, qui possèdent chacun dix à quinze vaches. Les troupeaux bovins viande représentent une très bonne opportunité pour les producteurs qui avaient une petite exploitation et souhaitent arrêter le lait. Mais dans le même temps, des troupeaux plus anciens de 300 ou 400 vaches disparaissent, notamment au moment de départs en retraite, et le nombre total de vaches est orienté à la baisse. Comme partout en Europe, le renouvellement des générations est problématique et en plus, il est difficile de trouver de la main-d’œuvre salariée en Pologne.
La race allaitante la plus populaire en Pologne est la limousine, suivie de la charolaise, et viennent ensuite l’Angus, et la hereford. Les éleveurs allaitants français sont un exemple pour nous, et nous souhaitons progresser sur la génétique. Pour la PAC de 2022, nous avons réussi à convaincre le ministère de créer un éco-régime sur le bien-être animal, basé sur un système de points. Pâturage pendant 140 jours au moins dans l’année, augmentation de la surface par vache dans les bâtiments de 20 à 50 %, système de certification qualité… un élevage peut toucher jusqu’à 350 euros par vache allaitante et la moyenne s’établit autour de 260 euros. L’enveloppe dédiée s’élève à 1,5 million d’euros pour cinq ans.
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La consommation de viande bovine affiche 4 kg/an/habitant en Pologne (contre 36 kg de volaille et 36 kg de porc). Il y a cinq ans, c’était seulement 1,2 kg. Je suis optimiste quant à la poursuite de cette tendance, car beaucoup d’actions sont déployées pour éduquer le consommateur à manger de la viande de très bonne qualité. Pour l’heure, une grande partie de la viande issue du troupeau allaitant est exportée.
Concernant l’ensemble du marché de la viande bovine, aujourd’hui, nous sommes le 6e producteur et le 2e exportateur de l’Union européenne. Nos clients sont l’Allemagne, la France et l’Italie, et hors Europe ce sont la Turquie, le Japon et Israël. Nous diversifions les débouchés. Ces clients n’achètent plus la viande polonaise parce qu’elle n’est pas chère. Les prix ont en effet rattrapé ceux des autres pays européens depuis plusieurs années. Nous mettons en avant la qualité de la viande et le bien-être animal. »