Aller au contenu principal

« Des dérobées pour améliorer le bilan environnemental »

Au Gaec des Cohardais en Loire-Atlantique, la réalisation d’un bilan carbone a été l’occasion notamment, de remettre à plat le travail sur l’autonomie alimentaire.

Benoît Gavaland. « En réalisant un CAP'2ER, on arrête les comptes à un instant t. On peut ainsi discuter technique, savoir d’où on vient et où on va. » © C. Delisle
Benoît Gavaland. « En réalisant un CAP'2ER, on arrête les comptes à un instant t. On peut ainsi discuter technique, savoir d’où on vient et où on va. »
© C. Delisle

« J’ai un système qui fonctionne avec des stocks. Pour assurer l’autonomie alimentaire des vaches laitières et des jeunes bovins, mes parents ont fait le choix de l’irrigation, il y a 15 ans. L’irrigation a été à l’origine de la réalisation du bilan carbone. Son impact carbone m’interrogeait. Sans elle, il faudrait sur l’exploitation 55 hectares de maïs, contre 40 actuellement, pour atteindre les 500 à 550 tonnes de MS nécessaires à l’alimentation des animaux. Or, 15 hectares supplémentaires, c’est plus de travail du sol, plus de récoltes… Et par conséquent de la consommation de gasoil et des émissions additionnelles », note Benoît Gavaland, installé à Lusanger en Loire-Atlantique, sur une exploitation mixte lait-viande.

En 2016, l’éleveur a ainsi réalisé un diagnostic CAP’2ER avec sa coopérative Terrena, sur l’atelier jeunes bovins. Le plan carbone de l’exploitation s’est principalement concentré sur l’autonomie fourragère et surtout protéique par la mise en cultures de protéagineux en dérobés, récoltés en ensilage. « On cultivait déjà du trèfle incarnat. Malgré des teneurs en PDIN élevées, on avait un décrochage important en UFL. On a ainsi travaillé sur la qualité des dérobés, en associant des légumineuses entre elles. On a donc donné davantage d’intérêt à faire ce que l’on faisait auparavant. »

Implanter des associations

Entre une céréale et un maïs, les associés du Gaec implantent un ray-grass d’Italie associé à diverses variétés de trèfles incarnat, sur 40 à 45 hectares. La ration des taurillons se compose ainsi de deux tiers de maïs, d’un tiers d’ensilage d’herbe, de céréales autoconsommées et d’un correcteur azoté. L’atelier taurillons est donc très peu dépendant des achats extérieurs. Seul le correcteur azoté est acheté. Côté performance, cette ration a légèrement impacté le GMQ en moyenne de 1 450 g/j. « Le départ en retraite de ma mère approchant, j’ai également engagé une réflexion sur la robotisation de l’alimentation. Outre le gain de temps, il y a selon moi des bénéfices à trouver côté performances et économie de fuel. J’ai calculé, l’alimentation entraîne une consommation de fuel annuelle sur les deux ateliers, de 3 000 litres. » Hormis pour les légumes, Benoît Gavaland travaille en semis direct, d’où une économie en carburant.

Côté fertilisation, les exploitants étaient déjà très vigilants. Aucun levier sur ce point n’a été mis en place. Par contre, au niveau de la Cuma un investissement a été consenti dans un épandeur à disques avec enfouissement. Le logement des animaux n’a subi aucune évolution. La productivité de l’atelier jeunes bovins se situe à un niveau plutôt élevé avec 909 kgvv/UGB.

 

 

Évoluer sur la conduite bocagère

« Lors du calcul de l’empreinte carbone, l’ensemble des haies n’ont pas été prises en compte, ce qui impacte le bilan final. La réalisation d’un bilan bocager pourrait être une bonne chose, à la fois pour mieux prendre en considération les linéaires de haies présents mais aussi pour mieux les conduire et pourquoi pas, réfléchir à l’utilisation en bois de chauffe », souligne l’éleveur.
L’empreinte carbone de l’exploitation se situe ainsi, avant la mise en place du plan carbone, à 11,9 kg eq. CO2/kgvv (1). En systèmes engraisseurs spécialisés de jeunes bovins, les compensations permises par le stockage de carbone sont plutôt restreintes.
Les changements de pratiques engagés par le Gaec sur l’entrée carbone n’ont par ailleurs pas eu d’incidences sur le revenu des éleveurs. « Ce travail nous oblige à faire le point à une période donnée, à se remettre en cause. On obtient une vue globale de l’exploitation, à la fois environnementale et économique. On peut ainsi se projeter et se donner des perspectives d’améliorations. Ces chiffres me servent également à mieux communiquer avec les professionnels de la filière mais aussi avec mon entourage ou lors de visites de scolaires sur l’exploitation », relève Benoît Gavaland.

(1) L’empreinte nette, après mise en place du plan carbone, n’était pas disponible à la date d’écriture de l’article.

Chiffres clés

111 ha de SAU dont : 40 de maïs, 45 de céréales, 10 de légumes, 15 de prairies

520 l de lait

136 places de taurillons

2 associés

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Vache Aubrac couchée sur une logette.</em>
Bâtiment d'élevage : « Nos vaches aubrac s’accommodent bien aux logettes conçues pour les laitières »

À l’EARL des Bachoux, à Valuejols dans le Cantal, soixante-dix vaches aubracs ont remplacé depuis 2022 les montbéliardes dans…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">parc de contention pliable </em>
Astuce d’éleveur : un parc de contention qui se replie le long du bâtiment

Éric Castanié, à Valence-d’Albigeois dans le Tarn, a monté un parc de contention fixé sur la façade avant de son bâtiment…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande