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Des crédits carbone pour rémunérer les pratiques d'élevage bas carbone

Pour appuyer le déploiement des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre, France Carbon Agri association a lancé un projet de crédits carbone. Il permet d’apporter aux éleveurs une contribution financière pour la mise en œuvre de programme de réduction.

Le très bon chiffre de 3,4 hectares de biodiversité entretenus sur l’exploitation est d’abord lié à l’importance des haies et des prés situés en bordure de bois. © F. d'Alteroche
© F. d'Alteroche

Depuis plusieurs années les filières élevages se sont engagées à répondre aux nouveaux enjeux de durabilité des élevages, en essayant de mieux identifier les GES, leviers de réduction des émissions et stockage carbone. Pour la filière viande, ce travail s’est concrétisé fin 2015 avec le lancement du programme de recherche Life Beef Carbon. Projet visant à diminuer de 15 % l’empreinte carbone de la viande bovine dans quatre pays européens (France, Espagne, Italie et Irlande). « La finalité de ce travail était de pouvoir comptabiliser les réductions, de les certifier et éventuellement les mettre en vente via un mécanisme de crédit carbone », souligne Mathieu Velghe, en charge de ce projet pour l’Institut de l’élevage. Chose possible depuis 2020 ! Les éleveurs ont en effet la possibilité de faire certifier des initiatives de réduction de l’impact carbone de leur exploitation et d’émettre des crédits carbone qu’ils vendent à des entreprises ou collectivités souhaitant compenser leur production de CO2. La comptabilisation des GES évités grâce à la mise en place d’une ou plusieurs pratiques d’élevages et/ou culturales est obtenue par la réalisation d’un diagnostic Cap’2ER niveau 2 en début et en fin de projet.

Les premiers contrats de vente de carbone ont été signés en mai entre l’association France Carbon Agri et la Caisse des dépôts et consignations sur la base d’une rémunération de 30 euros/t CO2 évitées pour l’agriculteur. Ce premier appel à projets compte 60 dossiers allaitants sur 295. Le second appel à projets a déjà été lancé avec environ 300 dossiers dont 80 de producteurs de viande. L’objectif étant d’en lancer deux par an.

Une association pour coordonner

« Répondre seul et/ou trouver les bons interlocuteurs n’est pas toujours évident pour un éleveur. Aussi, de manière à faciliter la mise en place en France de projets de réduction, les représentants des fédérations nationales d’éleveurs de ruminants (FNPL, FNB, FNO et Fnec) ont créé l’association France Carbon Agri Association (FCAA). Elle se présente comme l’interface entre l’État, les acheteurs, les organismes de conseils et les agriculteurs pour porter des projets locaux ou nationaux et assurer l’ingénierie de projet, la gestion administrative et la recherche de financeurs », explique Jean-Baptiste Dollé, chef de service Évaluation environnementale à l’Institut de l’élevage.

Un projet de réduction de l’empreinte carbone se déroule sur une durée de cinq ans, renouvelable. Tout au long du parcours, l’éleveur sera suivi. La rétribution interviendra pour partie en milieu de projet (40 %), le solde sera versé à l’échéance, sur la base des résultats délivrés par le diagnostic de sortie.

Pour une exploitation bovins viande moyenne française, si on se base sur les 12 % de potentiel de réductions de l’empreinte carbone obtenus à travers le projet Life Beef Carbon, on estime des gains éventuels entre 250 et 300 tonnes équivalent CO2.

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