Des Blanc Bleu avec de la viande et du gabarit
Le concours national Blanc Bleu s’est tenu pour la seconde fois hors du berceau de race, à Évron en Mayenne, dans le cadre du festival de la viande où les culards ont suscité l’attention.
Le concours national Blanc Bleu s’est tenu pour la seconde fois hors du berceau de race, à Évron en Mayenne, dans le cadre du festival de la viande où les culards ont suscité l’attention.
Quinze éleveurs de Blanc Bleu se sont réunis début septembre à Évron en Mayenne pour leur troisième concours national, où les 80 animaux provenaient de huit départements. « On organise un national tous les deux à trois ans. Notre objectif, en sortant du berceau de la race, est de montrer que l’on est capable de produire de la viande et que l’on est au même rang que les autres races allaitantes. Nous avons eu de très bons retours durant les trois jours », note Sébastien Désert, éleveur dans le Nord et nouveau président de l’OS Blanc Bleu, avant d’ajouter « aujourd’hui, l’organisme de sélection compte 80 adhérents pour 12 000 naissances par an. C’est la race la plus utilisée en croisement sur vaches laitières : + 19 % d’inséminations par an ! La Blanc Bleu est exigeante en temps et en soins mais elle résiste à la crise de consommation. Lorsqu’on est un éleveur performant, on peut tout à fait en vivre avec un prix carcasse qui oscille entre 5 et 8 € le kilo. »
L’OS continue son travail pour fédérer les éleveurs. Il développe son contrôle de croissance en fermes pour indexer son cheptel de base et isoler ses mères à taureaux. Il a également mis en place le pointage des animaux pour avoir un référentiel sur lequel s’appuyer et prépare son dispositif de qualification. « La race a beaucoup évolué génétiquement ces dix dernières années. On a aussi éliminé les sept tares décelées. Belle Bleu, notre label, est quant à lui en pleine reconstruction. »
Le bon compromis entre finesse et qualité des aplombs
Ce troisième concours a été arbitré par trois juges, deux Belges, Gery Vanysacker et Guy Perrin, et un Français, François Lefebvre. Les juges belges ont été agréablement surpris par le niveau du national français. Pour eux, « certaines têtes de série auraient eu leur place sur un concours belge comme la championne Jésabel des Turquoise. » Tout au long de la journée, les trois juges ont eu à cœur de mettre en avant le bon compromis en finesse et qualité des aplombs. Le Nord conserve son trophée du challenge par région, avec seulement une petite longueur d’avance, les autres régions d’élevage (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Bourgogne) ayant également présenté des animaux de très bonne qualité. À noter, les deux prix remportés par Cyril Guitet, éleveur dans le Maine-et-Loire.
Les juges belges n’étant pas d’accord sur le choix du champion du concours, l’un penchant pour la petite génisse de Cyril Guitet et l’autre pour la vache de Sylvain Cauchy, le juge arbitre a dû départager ces deux bêtes très complètes. Il a ainsi opté pour la seconde pour sa viande et son gabarit.
En marge du national, un concours de boucherie a été organisé. Les 14 bêtes mises en vente (4 bœufs et 10 vaches) ont toutes trouvé acquéreurs à des prix oscillant entre 7,5 € le kilo et 9 € pour les meilleures.