Des besoins dynamiques en animaux vifs dans l’Est du bassin méditerranéen
Le ralentissement économique est sensible dans les pays méditerranéens. La croissance est restée, dans presque toute cette zone géographique, inférieure à 5 % entre 2015 et 2016 en lien avec la chute du prix du pétrole et l’instabilité politique. Dans ce contexte, les approvisionnements en viande bovine des pays méditerranéens sont trustés par l’Inde et le Brésil qui fournissent à faible prix. Cependant, plus de quatre millions de réfugiés sont arrivés dans les pays voisins de la Syrie. « L’immense majorité d’entre eux ne sont pas dans des camps et participent à l’activité économique de leur pays d’accueil. La demande en viande bovine est particulièrement stimulée au Liban » explique Fabien Champion de l’Institut de l’élevage. Le marché des animaux vifs est devenu très dynamique dans l’Est du bassin méditerranéen. « Il a crû de 35 % entre 2015 et 2016 et l’Union européenne a bien profité de cette évolution de la demande en passant de 35 à 50 % des parts de marché. » La dépréciation de l’euro par rapport au dollar a favorisé cette évolution. C’est l’effet de l’ouverture du marché de la Turquie de fin 2014 jusqu’à la crise de la FCO, mais aussi des achats de la Lybie, du Liban, d’Israël et de l’Egypte.
Un marché potentiel pour les broutards en Egypte
L’Egypte, importateur structurel de viande bovine, poursuit sa très forte croissance démographique. Ce pays recèle un potentiel intéressant pour le marché des broutards. « Le besoin en animaux vifs est évident mais difficile à évaluer. En 2015, toutes provenances confondues, 160 000 têtes ont été importées et les achats en Europe se sont bien développés. En 2014, ce sont près de 190 000 animaux qui avaient été importés, dont 100 000 têtes en provenance d’Uruguay qui avaient été offertes par les Émirats Arabes Unis au gouvernement Sissi. De plus, des flux plus ou moins illégaux d’animaux maigres arrivent en Egypte en provenance des pays de la corne de l’Afrique » explique Fabien Champion.