[Edito] Croire en l’allaitant
Le 29 janvier, une génisse limousine de 14 mois née en Angleterre a été adjugée dans ce même pays 262 000 livres sterling, soit 299 000 euros à un autre éleveur anglais dans le cadre d’une vente aux enchères. Un chiffre sans précédent. L’acquéreur a expliqué qu’il comptait l’utiliser comme donneuse d’embryon. Espérons pour lui que son acquisition soit fertile, prolifique, facile à collecter… et bien assurée ! Ses descendants auront intérêt à être nombreux et qualiteux pour que l’acheteur y retrouve ses billes. Aussi beaux et agréables à regarder soient-ils, les bovins allaitants ne seront jamais des chevaux de course ! Et à l’inverse du prix des pur-sang, largement dopé par les pétrodollars, leur valeur restera liée à celle de la viande sur pied ou en carcasse, seul véritable baromètre du secteur.
Taureau en bonus !
Ce tarif record a heureusement été peu médiatisé. On imagine les commentaires déplacés que cela aurait pu générer alors que l’élevage allaitant est confronté à une crise qui s’éternise avec à la clé une décapitalisation alarmante, une pyramide des âges des éleveurs qui l’est tout autant et bien des interrogations sur le devenir de la production pour certaines catégories de bovins. Dans ce contexte morose, ces 299 000 euros démontrent qu’il y a encore malgré tout outre-Manche de solides investisseurs qui croient en l’élevage allaitant. Cet acheteur aurait surtout dû venir en France. Pour la même somme, on lui aurait trouvé une bonne trentaine de très bonnes génisses avec même un taureau en bonus !