Marc Pagès - Il est difficile de mesurer cet impact. Chacun sait que le
Salon de l’agriculture permet de communiquer de manière positive sur l’agriculture quinze jours durant (la semaine précédant l’événement et la semaine du rassemblement). Tout au long de cette période, les sujets sont généralement en faveur du monde agricole et ce, quelles que soient les filières, notamment les filières élevages.
Les retombées presse sont très fortes et peu de campagnes de communication sont capables d’obtenir un tel résultat. C’est donc un véritable crève-cœur que le SIA ne puisse avoir lieu.
Quels moyens de communication l’interprofession compte-t-elle mettre en place pour compenser ce manque de médiatisation positive ?
M. P. - Compenser un tel événement n’est pas possible. Pour autant, nous avons décidé de booster certaines actions et d’en élaborer d’autres sur différents sujets et pas uniquement, durant la période du SIA. Il semblait inenvisageable, au vu du contexte sanitaire actuel, que le consommateur se déplace pour rencontrer nos éleveurs et nos filières, fin février. Aussi, avons-nous choisi de donner un coup de pouce aux portes ouvertes
Made in Viande du 24 au 31 mai : événement que nous inscrirons dans le cadre de la semaine de l’agriculture française (créée par les organisateurs du SIA et qui se déroulera un peu partout en France). Ce moment sera l’occasion de mettre en avant nos filières, leurs métiers, leur quotidien et leurs valeurs auprès du grand public. Nous espérons seulement que fin mai, la situation sanitaire nous offrira davantage de possibilités.
Par ailleurs, de fin février à fin mars, nous lancerons une grande communication radio, digitale et dans les points de vente.
Quel est l’objectif de cette grande campagne de communication ?
Par ailleurs, début avril, pour continuer de montrer au public l’engagement de la filière élevage et viande à répondre aux nouveaux enjeux de durabilité de l’alimentation, nous déploierons pour la troisième année consécutive notre campagne de communication collective « Aimez la viande, mangez-en mieux. », signée « naturellement flexitariens » qui revient cette année avec un nouveau spot TV.
On ne laisse pas non plus de côté la viande de veau, pour laquelle un effort plus important de communication sera fourni après la Pentecôte, pour en rappeler l’existence aux consommateurs, qui ont tendance à l’oublier.
La viande bovine est encore très attaquée avec des données utilisées souvent erronées. Avez-vous prévu de contrer cela d’une manière ou d’une autre ?
M. P. – Effectivement, nous avons mis en place début 2021 une nouvelle plateforme destinée aux enseignants :
www.monassiette-maplanete.fr. Libre d’accès, elle mettra à leur disposition une grande diversité de ressources pédagogiques coconstruites avec des professeurs de tous niveaux autour de questions comme l’alimentation durable et l’environnement. Il est important toutefois de préciser que si nous avons créé cette plateforme, c’est notamment parce que nous avons constaté que l’Éducation nationale ne fournissait pas nécessairement de ressources objectives sur l’élevage à ses enseignants. Chacun dispose du libre choix, ensuite, de les utiliser ou non.
Nous avons par ailleurs travaillé avec l’Onisep pour élaborer un numéro spécial de leur collection Zoom métiers, consacré aux métiers de la filière élevage et viande (de l’éleveur au boucher en passant par le commerçant aux bestiaux ou l’opérateur en abattoir…) à destination des collégiens et lycéens. L’objectif est de donner envie aux jeunes de s’orienter vers des métiers de la filière et faire savoir que nous recrutons.
« L’impossibilité de la tenue du SIA 2021, comme habituellement, est un crève-cœur »