Bovins viande : en Espagne, des « tacos » pour minéraliser les vaches allaitantes en plein air intégral
Comment apporter une minéralisation adéquate à des bovins viande conduits en système très extensif ? En Espagne, la distribution de « tacos » a été adoptée couramment. Cette pratique consiste à répartir de très gros granulés au sol faisant office d’aliment complémentaire et minéral.
Comment apporter une minéralisation adéquate à des bovins viande conduits en système très extensif ? En Espagne, la distribution de « tacos » a été adoptée couramment. Cette pratique consiste à répartir de très gros granulés au sol faisant office d’aliment complémentaire et minéral.
Dans la partie ouest et sud de l’Espagne, qui regroupe 65 à 70 % des vaches allaitantes du pays, les systèmes d’élevage sont extrêmement extensifs. « Des exploitations de 300 à 500 hectares élèvent des vaches souvent de races rustiques (morucha, retinta, avileña…) de plus en plus souvent croisées avec la limousine. Les vaches sont à l’extérieur toute l’année et le chargement moyen est passé ces dernières années de 0,25 à 0,5 vache par hectare. Ces systèmes sont hyperdépendants des facteurs climatiques et les ressources fourragères sont plus que limitées », a présenté Joan Riera de Nanta, une entreprise de nutrition animale espagnole.
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Pour complémenter les troupeaux, les éleveurs distribuent directement au sol des tacos. Ce sont des aliments, mais ils incluent la minéralisation. Ils se présentent sous forme de très gros granulés de section cubique de 16 mm sur 30 à 45 mm de long. Le taco typique contient 13 à 18 % de protéines brutes, ainsi que 20 à 30 % d’amidon et il apporte 0,70 à 0,95 UFL. Il se présente avec ou sans urée et apporte phosphore, calcium, magnésium, sodium, des vitamines A, D, et E et des oligoéléments (manganèse, cuivre, zinc, cobalt et sélénium).
Les ingrédients sont de l’orge, du blé et ses coproduits, du seigle, mais pas de maïs et la teneur en matières grasses est minime. « Le taco doit en effet être extrêmement dur (97 à 98 % de MS), car aucun client n’acceptera d’avoir trop de fines ou de poussières. »
Des tacos distribués de juin à mars
« Nous recommandons la distribution de tacos 60 jours avant vêlage et jusqu’à 90 jours de lactation, ainsi que lors de la mise à la reproduction », indique Joan Riera. En fonction de l’état des pâturages, il peut y avoir un approvisionnement d’entretien. « Certaines années de sécheresse, les vaches ont eu de la paille et 3 à 4 kg de tacos par jour parce qu’il y avait zéro kilo d’herbe. »
Les tacos sont utilisés surtout à partir de juin ou juillet, et jusqu’en février-mars. Ils sont distribués manuellement ou mécaniquement, une fois par jour en général. La consommation moyenne affiche 450 kg par vache et par an, mais les quantités distribuées varient en fonction de la disponibilité en fourrage, de sa valeur nutritionnelle, du stress thermique qui augmente les besoins d’entretien en énergie… Les formules sont adaptées en fonction du poids des animaux, de leur potentiel génétique et de leurs besoins spécifiques. Les éleveurs pilotent le rationnement en fonction de l’évolution de la note d’état corporel des vaches. Il est conseillé d’utiliser deux formules différentes, mais par pragmatisme souvent une seule est commandée et c’est la quantité distribuée qui est adaptée.