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Bâtiment bovins viande : « Un couloir de contention central dans toute la longueur »

Le bâtiment tout neuf de Gabriel Logiou loge 100 vaches allaitantes suitées. Ce dernier l’a conçu pour travailler seul en sécurité et avec un certain niveau de confort.

Dans les Côtes-d’Armor, à Minihy-Tréguier, Gabriel Logiou loge depuis quelques mois ses 80 blondes d’Aquitaine et ses 15 salers porteuses d’embryons dans un bâtiment neuf. La particularité de celui-ci tient au fait que le couloir de contention est central entre les cases des vaches et celles des veaux, et court d’un bout à l’autre du bâtiment.

Gabriel Logiou avec Laura Quéméner de Farago Bretagne (Innnoval). À l'issue du premier hiver, l'éleveur se trouve très content de ses choix d'aménagements.

L’éleveur, qui travaille seul avec un apprenti sur la partie élevage de son exploitation, a bien cogité sur les plans et l’équipement. « Je voulais un bâtiment le plus fonctionnel possible pour les vêlages et les soins des veaux », explique-t-il.

Peu de barrières à ouvrir

L’éleveur a choisi, avec cette construction, de rassembler toutes les vaches sous le même toit - ce qui est un facteur de gain de temps de travail. Une partie des animaux était hivernée dehors auparavant. Dans le couloir central qui mesure 90 centimètres de largeur, il réalise toutes les interventions sur les adultes, en particulier les vêlages. « C’est bien plus facile d’amener une vache prête dans le couloir que de la prendre au cornadis », observe-t-il.

 

Bâtiment bovins viande : « Un couloir de contention central dans toute la longueur »

 

Gabriel Logiou a testé aussi toutes les interventions sur les veaux (vaccination, tonte du dos…). Les jeunes y sont amenés en lots et restent calmes. Les aménagements ainsi pensés permettent de trier facilement. « Seul, avec très peu de barrières à ouvrir, je fais passer une vache de n’importe quelle case à une autre. »

« Un bâtiment est conçu pour travailler pendant plusieurs dizaines d’années, et s’amortit sur une quinzaine d’années. Pour garantir un certain niveau de confort de travail, certaines dépenses méritent d’être faites », estime l’exploitant. Dans cette optique, un véritable couloir d’alimentation de cinq mètres de large a été aménagé du côté des parcs à veaux avec des portails motorisés. L’éleveur y passe avec sa désileuse pailleuse et sa trémie mélangeuse. Gabriel Logiou a aussi surélevé le couloir de contention de 20 centimètres par rapport aux aires paillées, ce qui limite son encombrement par la litière. Les tables d’alimentation des vaches et des veaux sont elles aussi installées 18 à 20 centimètres au-dessus du niveau.

 

Un projet plusieurs fois remodelé

Gabriel Logiou a défini les plans de son bâtiment en plusieurs étapes car au départ, il envisageait simplement de s’équiper d’un bâtiment photovoltaïque pour stocker du fourrage. Le service instructeur via l’avis des Bâtiments de France n’a pas validé le projet d’un bâtiment monopente, car il est situé à proximité d’un périmètre classé et sur une commune régie par la loi Littorale. L’éleveur a donc choisi comme alternative un bâtiment bipente avec faîtière décalée, assez grand pour loger aussi son troupeau.

Gabriel Logiou a ensuite dû adapter son projet à la conjoncture. Pour absorber une partie du renchérissement des matériaux de construction en 2021 et surtout en 2022, il a opté pour une charpente métallique alors qu’initialement, il était parti sur une charpente en bois. Le budget a quand même bondi de 30 % environ. Il s’élève à 600 000 euros en comptant terrassement, maçonnerie, tubulaires, électricité et plomberie. Il a bénéficié d’une aide du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) et le bâtiment sera amorti sur quinze ans. L’entrepreneur a quant à lui rencontré des difficultés pour se faire livrer les matériaux sur le deuxième semestre 2022. Gabriel Logiou a donc dû s’adapter en conséquence. Pour ne pas prendre de retard, il a posé les 45 poteaux, fait lui-même une partie de la maçonnerie, et installé tout les tubulaires.

Avis d’experte -Laura Quéméner de Farago Bretagne, Innoval

« Un bâtiment sécuritaire et lumineux »

« Nous avons ici un bâtiment très fonctionnel et sécuritaire pour manipuler les animaux. Le choix d’aménagement intérieur n’est pas commun, mais ce couloir est très intéressant au vu de la distribution qu’il permet sur l’ensemble des cases. De plus, malgré la toiture photovoltaïque qui permet une production d’énergie complémentaire, le bâtiment reste très lumineux grâce à son orientation, son ouverture sur un long pan entier et ses translucides plus grands en partie nord et au pourtour. Son ouverture, ses parois ajourées et son volume vont également réguler l’ambiance au vu du nombre important d’animaux qui y séjournent, leur apporter un espace de vie confortable, et leur permettre d’exprimer au mieux leur potentiel de production. Enfin, les matériaux ont été choisis de sorte que le bâtiment s’intègre au mieux dans son paysage. »

 

Un bâtiment photovoltaïque bipente avec faîtière décalée

Source : Innoval
 

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