Baisse du prix pour les producteurs, hausse pour les consommateurs
Depuis huit mois, l’écart s’accroît entre le prix réglé aux producteurs et celui acquitté par le consommateur.

Le prix moyen pondéré des gros bovins s’est nettement érodé depuis la fin de l’été dernier. Après avoir culminé à 4,1 € le kilo carcasse au cours de l’été 2013, il n’a cessé de baisser au cours des six mois qui ont suivi. Cette évolution concerne plus particulièrement le prix des taurillons et de certaines catégories de femelles. « Par rapport à son niveau de mi-2013, le prix moyen des bovins finis a perdu en moyenne 30 centimes d’euro par kilo carcasse (- 7,5 %). C’est l’équivalent de plus de 120 euros de perte par bovin en moyenne », explique la Fédération nationale bovine.
L’enjeu est aussi la pérennité des emplois dans toute la filière
Et de dénoncer au cours du même intervalle de temps l’évolution du prix de la viande bovine dans les linéaires de la grande distribution. « Ce dernier a augmenté en moyenne de 3,4 % sur 12 mois (source Panel Kantar). La tendance à la hausse des prix consommateur ne s’est pas inversée depuis juillet 2013, alors que les cours des bovins ont fortement chuté sur cette période », argumente la FNB pour qui, rien ne justifie l’actuelle pression à la baisse exercée par les enseignes de la distribution. « Les prix à la production doivent impérativement augmenter pour restaurer la rentabilité de notre activité, alors que les coûts et charges restent à leurs plus hauts niveaux. » Le chiffre de 0,7 €/kilo de carcasse est analysé comme le chiffre minimum pour redonner de l’intérêt à la production de viande bovine. « L’enjeu, c’est le revenu des producteurs, mais aussi la pérennité des emplois dans toute la filière, et la capacité de continuer à fournir aux consommateurs une viande avec toutes les garanties de traçabilité et de respect des normes de qualité et de production. »